Un rapport de l'Anses met en cause la qualité sanitaire des eaux minérales du groupe Nestlé
Une expertise réalisée par le laboratoire d’hydrologie de Nancy, pour le compte de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses), le "niveau de confiance" est "insuffisant" pour "garantir la qualité sanitaire des eaux minérales du groupe Nestlé.
Des eaux minérales remplies de polluants et de bactéries ? Selon une expertise réalisée pour le compte de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) par le laboratoire d’hydrologie de Nancy, dont le contenu est révélé ce jeudi par Le Monde et Franceinfo , la qualité sanitaire des sources d’eau minérale naturelle du groupe Nestlé (Perrier, Contrex, Vittel, Hépar…) ne saurait être "garantie".
Autrement dit, selon ces experts, le "niveau de confiance" est "insuffisant" pour "garantir la qualité sanitaire des produits finis", en l'occurrence les eaux de la multinationale suisse. D'après Le Monde et Franceinfo, elles seraient porteuses de contaminations microbiologiques régulières (bactéries coliformes, Escherichia coli , entérocoques). Et ce alors que la règlementation en la matière est très stricte : aucune bactérie dans l'eau, que soit avant ou après embouteillage. Le Monde et Franceinfo citent notamment l'exemple du site de Vergèze, dans le Gard, où est produite la marque Perrier. Les eaux brutes y seraient ainsi contaminées "sur au moins cinq des sept forages".
"Présence chronique notable de micropolluants"
Et ce n'est pas tout. Toujours selon l'Anses, ces eaux concentreraient des Pfas, plus connus sous le nom de polluants éternels. Les députés se penchent d'ailleurs, ce jeudi, sur une proposition de loi visant à restreindre la fabrication et la vente de produits qui en contiennent .
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Enfin, la présence de pesticides, mais aussi de "contaminations d’origine fécale" et "la présence chronique notable de micropolluants" sont pointés du doigt par les experts qui préconisent donc un renforcement des usines de la multinationale. Et de dénoncer également "l’absence de paramètre permettant le suivi de la contamination virale des eaux". Autant de manquements qui, selon l'Anses, "ne devraient pas conduire à la production d’eaux embouteillées".
Nestlé déjà mis en cause en janvier dernier
En janvier dernier, selon des révélations de Radio France , Nestlé s'était déjà retrouvé dans l'œil du cyclone pour avoir utilisé des traitements illicites de purification de ses eaux minérales naturelles . Une pratique contraire à la règlementation selon laquelle ces eaux doivent être naturellement saines. Selon Franceinfo, la multinationale avait même dissimulé des filtres pour tromper la vigilance des agents de contrôles. Nestlé s'était défendu en indiquant que "les évolutions de l’environnement autour de [nos] sources peuvent parfois rendre difficile le maintien de la stabilité des caractéristiques essentielles" de ces eaux, dont il s'agissait de préserver la "sécurité sanitaire". S'agissant des révélations de ce jeudi, le groupe suisse ne s'est pas encore exprimé.