Narcotrafic : un réseau international de trafiquants de drogues de synthèse démantelé à Marseille

Un narcotrafic de drogues de synthèse, entre les Pays-Bas et l'Algérie, a été démantelé par les gendarmes de la section de recherches de Marseille-PACA en co-saisine avec l'Office national anti-fraude, indique le parquet de Marseille dans un communiqué. 88 kg d'ecstasy et 75.000 euros ont été saisis au cours du démantèlement de ce réseau international de trafiquants de drogues de synthèse.

Des exportations pour l'Algérie

D'après le parquet, l'Office antistupéfiants (Ofast) avait dénoncé fin 2024 la présence d'une organisation implantée dans la cité phocéenne, qui "importerait des drogues de synthèse depuis un pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, ndlr) jusqu'à Marseille pour ensuite l'exporter vers l'Algérie pour la revente".

Une enquête préliminaire avait alors été ouverte en novembre au parquet JIRS, une juridiction pénale spécialisée, pour "importation de produits stupéfiants en bande organisée (BO), exportation de produits stupéfiants en BO, association de malfaiteurs en vue de la commission de délits punis de dix ans d'emprisonnement". Celle-ci avait été confiée à la section de recherches de Marseille-PACA.

"Une organisation bien rodée"

L'existence du trafic est alors rapidement établie par les investigations, et une information judiciaire est ouverte. L'enquête révèle "les contours d'une organisation bien rodée", écrit le parquet de Marseille. Les enquêteurs parviennent à "remonter la filière d'approvisionnement et à identifier un individu" effectuant des trajets en TGV entre Lille et Aix-en-Provence.

"Un collecteur d'argent de 'type saraf' (banquier occulte du réseau, ndlr) qui se chargeait de remettre l'argent des ventes effectuées au Maroc à l'équipe marseillaise, lui permettant de réinvestir dans la marchandise illicite", est également identifié. Toujours d'après le parquet, cette équipe basée à Marseille "dissimulait les marchandises prohibées dans des spas, pergolas, climatiseurs acquis dans des grandes enseignes de bricolage. Une fois reconditionnées, ces marchandises étaient alors confiées à des transporteurs pour être exportées via le port de Marseille vers l'Algérie".

88 kg d'ecstasy saisis

Le 13 octobre dernier, un approvisionnement par TGV entre Lille et Aix-en-Provence est détecté et permet le lancement d'une opération judiciaire. "Trois individus sont interpellés par le GIGN (antenne d'Orange)" et "cinq autres interpellations suivent les 13 et 14 octobre", souligne le parquet de Marseille, ajoutant que d'autres opérations ont été conduites simultanément.

Au total, huit personnes ont été mises en examen, et trois d'entre elles ont été placées en détention provisoire. Deux sont sous contrôle judiciaire, et trois ont été incarcérées en attente d'un débat sur leur détention, poursuit le parquet. Les perquisitions ont alors permis de saisir 88 kg d'ecstasy, 75.000 euros en numéraires, 10.000 euros sur des comptes bancaires, un pistolet automatique, huit véhicules et un bien immobilier d'une valeur de 300.000 euros.