«J'étais persuadée qu'ils allaient me tirer dessus», déclare Kim Kardashian au procès de ses braqueurs

Alors en visite à Paris en octobre 2016, l'influenceuse star Kim Kardashian avait été victime d'un braquage dans sa chambre d'hôtel, pour un butin estimé à 9 millions d'euros, par cinq hommes cagoulés et habillés en policier. Elle a témoigné ce 13 mai dans le procès face à ses braqueurs, pour un verdict attendu le 23 mai prochain.
La reine des influenceuses Kim Kardashian a dit mardi au procès de son braquage dans son hôtel parisien en 2016 qu'elle était "persuadée" que ses braqueurs "allaient lui tirer dessus", qu'ils allaient la "violer", que "c'était fini", a-t-elle déclaré à la barre de la cour d'assises de Paris.
"J'étais certaine de mourir"
"Je voudrais remercier tout le monde, en particulier les autorités françaises, de m'autoriser à témoigner et dire ma vérité", a déclaré la superstar en introduction de sa déposition, suivie par des journalistes du monde entier dans une salle d'audience comble. "J'étais certaine de mourir cette nuit-là", a ajouté la star américaine de 44 ans, qui venait de raconter entre deux sanglots, s'essuyant régulièrement les yeux, comment elle avait supplié ses agresseurs de l'épargner.
"J'ai dit ils peuvent tout prendre mais il faut que je puisse rentrer chez moi, j'ai des bébés s'il vous plaît", a encore expliqué Kim Kardashian, qui s'exprime en anglais et dont les propos sont traduits en français.
Avant d'être ligotée et bâillonnée, un de ses agresseurs se baisse vers elle et lui dit : "chhh and you're ok", (chuut et tout ira bien), a-t-elle raconté. "Je pensais à ma sœur qui allait rentrer et trouver mon corps", a-t-elle ajouté. "Vous avez pensé mourir Madame ?", lui demande le président de la cour d'assises, David de Pas. "Absolument, j'ai cru que j'allais mourir", a-t-elle répondu.
"Je me sentais toujours en sécurité à Paris"
Toute en noir, veste à épaulettes et longue robe à volants, chignon serré avec deux mèches encerclant son visage, la star s'est présentée peu avant 13h30 avec notamment sa mère Kris Jenner, à l'une des entrées de ce palais de justice situé en plein cœur de Paris, saluant la foule d'un geste de la main avant de prendre place dans la salle des assises, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Sur demande de la cour, Kim Kardashian déroule cette nuit du 2 au 3 octobre 2016, celle qui a "tout changé". Avant, avait-elle commencé, "j'avais l'habitude de marcher dans les rues de Paris, même vers 3H00 du matin. Je me sentais toujours en sécurité dans cette ville, c'était un endroit magique". Mais après cette Fashion Week 2016, "ça a tout changé".
Elle laisse couler quelques larmes qu'elle essuie au mouchoir puis se reprend. Raconte comment ce soir-là, elle avait décidé de ne pas ressortir de son hôtel après minuit, et faisait ses bagages pour son vol de retour le lendemain. "J'ai entendu des bruits de pas dans les escaliers, j'ai appelé ma mère, ma sœur, mais personne ne répondait". La porte de sa chambre s'ouvre, entrent deux hommes qu'elle prend pour des policiers : ils en ont la tenue. Avec eux, le réceptionniste de l'hôtel, menotté.
Un butin de 9 millions d'euros introuvable
Elle, en peignoir, "sur le point" de s'endormir, met un moment à comprendre. "Un des hommes m'a dit avec un accent français "ring ring", en me montrant son annulaire". Elle comprend qu'il veut sa bague de fiançailles, un gros diamant évalué à 3,5 millions d'euros posé sur sa table de nuit. Ils le prennent, puis découvrent sa boîte à bijoux. "Le grand a dit "ah, ah!" comme s'il était content". Montant total du butin, jamais retrouvé, emporté par les malfaiteurs : 9 millions d'euros.
"Ils avaient un pistolet, ils m'ont traînée du lit et m'ont tirée vers le couloir. Je me suis demandée s'il fallait que je coure, que j'essaie de m'enfuir mais ce n'était pas possible", sanglote à nouveau Kim Kardashian. "Je me suis rendue compte que je devais juste faire ce qu'ils me demandaient".
"Ils m'ont jetée sur le lit, et le plus petit a commencé à attacher mes mains avec un serflex. J'étais complètement hystérique, je répétais au réceptionniste "qu'est-ce qu'il va nous arriver ? Ils peuvent tout prendre mais faut que je puisse rentrer chez moi, j'ai des bébés", se souvient-elle, sa voix se cassant à nouveau.
Émue en entendant les excuses d'un accusé, Kim Kardashian dit "pardonner"
Kim Kardashian s'est mise à pleurer à la barre de la cour d'assises de Paris, en entendant le président lire la lettre d'excuses que le principal accusé au procès de son braquage en 2016 lui avait écrit quelques mois après, et qu'elle n'avait jamais lue. "Naturellement c'est très émouvant surtout que j'ai travaillé dans le secteur de la justice et que je veux devenir avocate (...). Je crois à la deuxième chance", a réagi la superstar américaine. "Je vous pardonne", a-t-elle dit, tournée vers Aomar Aït Khedache, "mais ça ne change rien au trauma".
La salle d'audience est pleine à craquer pour l'écouter. A l'intérieur du palais de justice historique de l'île de la Cité, les caméras se sont alignées sur des dizaines de mètres dans le couloir réservé aux médias. "Salle d'audience complète", indique un panneau avant les contrôles de sécurité. Près de 500 journalistes, dont nombreux étrangers, sont accrédités au procès.