Disparition en 2011 de Mathis : le père, détenu pour enlèvement, mis en examen pour meurtre de son enfant

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avec AFP
Sylvain Jouanneau, condamné en 2015 à 20 ans de réclusion pour l'enlèvement et la séquestration de son fils Mathis, huit ans, en 2011, toujours porté disparu, a été mis en examen, cette fois pour le meurtre de son enfant, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

"Le père de Mathis a été mis en examen pour le meurtre de son fils le 19 avril 2024", a indiqué à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information de France 3 Normandie.

Le père de l'enfant avait été condamné en 2015 pour avoir enlevé et séquestré son fils. Cet ancien cadre divorcé devenu maçon n'avait jamais ramené Mathis à sa mère le 4 septembre 2011, à Caen, comme il aurait dû le faire au terme de son droit de garde du week-end.

"Incarcéré pour sa condamnation de 2015 et libérable en mai 2028"

Sylvain Jouanneau avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Calvados pour la séquestration et l'enlèvement de son fils. Une instruction était ouverte en parallèle pour meurtre.

"Incarcéré pour sa condamnation de 2015 et libérable en mai 2028, il a été placé en détention provisoire sous mandat de dépôt criminel, cette détention est motivée par le fait qu'il aurait pu bénéficier d'aménagements de peine avant mai 2028 en lien avec sa première condamnation", d'après la même source judiciaire, précisant qu'il avait été placé en garde à vue en début d'année.

Confirmation de son placement en détention par la chambre de l'instruction

"Il y a des problématiques d'incohérence, le fait que ce soit le dernier à l'avoir vu vivant, le fait que plusieurs personnes l'ont vu tout seul après l'avoir enlevé ou encore que l'on a retrouvé l'ADN de l'enfant sur le tapis de sol du coffre de la voiture dont il s'est servi. Cela laisse à penser qu'un corps a été allongé dedans", a indiqué cette source, ajoutant que cette analyse ADN "n'avait pas été réalisée" auparavant.

Mardi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Caen, saisie par le mis en cause qui contestait sa détention provisoire, a confirmé son placement en détention dans ce volet de l'affaire, selon la même source. Contacté par l'AFP, son avocat, Me Félix Gluckstein, n'a pas souhaité faire de commentaire. En 2015, la police avait lancé, sans succès, un appel à témoins avec un portrait de l'enfant vieilli.