Disparition de Lina : sa plainte pour viol, déposée en 2022, réétudiée

© Photo profil de Facebook
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le parquet de Saverne a annoncé lundi avoir procédé à une "nouvelle étude juridique" de la plainte pour viol qu'avait déposée la jeune Lina en juin 2022, un an avant sa disparition, plainte qui n'a jusqu'ici pas donné lieu à des poursuites.

Lina, adolescente de 15 ans, a disparu le 23 septembre après avoir quitté son domicile pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin), à environ trois kilomètres de là, un trajet qu'elle avait l'habitude de faire. Sa disparition fait l'objet d'une enquête, ouverte par le parquet de Saverne et désormais menée par une juge d'instruction de Strasbourg.

Quinze mois avant sa disparition, Lina, alors âgée de 13 ans, avait porté plainte en juin 2022 pour des faits qualifiés de "viol en réunion". "Cette plainte a donné lieu à une enquête à l'issue de laquelle une première analyse juridique a été effectuée. Celle-ci n'a pas permis de suffisamment caractériser les faits", indique à l'AFP la procureure de Saverne, Aline Clérot.

"Une nouvelle étude juridique de la procédure a été effectuée"

Selon le quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace, deux hommes majeurs ont reconnu des relations sexuelles, tout en affirmant qu'il s'agissait de rapports consentis. Cependant, "dès l'ouverture de l'enquête en disparition inquiétante de Lina, ces informations ont été immédiatement communiquées et exploitées par les enquêteurs", poursuit la magistrate.

 

Par ailleurs, "une nouvelle étude juridique de la procédure a été effectuée" et "donnera lieu à une décision dans les prochaines semaines", ajoute Aline Clérot. La mère de Lina "est stupéfaite d'apprendre ce revirement du parquet et s'étonne qu'il ait fallu attendre que Lina fasse l'objet d'un enlèvement pour que la décision initiale de classement sans suite soit revue", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Matthieu Airoldi.

"Elle regrette amèrement que toutes ces informations lui aient été communiquées par voie de presse, et non par le parquet de Saverne directement, d'autant plus qu'elle a eu un certain nombre de contacts avec les gendarmes auprès de qui elle a évoqué cette plainte, sans qu'on ne la tienne informée", a-t-il ajouté. "Cela la laisse songeuse sur la qualité du travail et l'attention portée à une plainte d'une jeune fille de 13 ans, âge auquel le consentement ne peut pas se démontrer."