Attentat du quartier de l'Opéra : l'ami de l'assaillant condamné à 10 ans de réclusion criminelle

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avec AFP , modifié à
Le verdict du procès de l'attentat du quartier de l'Opéra survenu en 2018 est tombé ce mardi 31 octobre. Il fait état de la condamnation de l'ami du djihadiste qui a tué un passant à Paris, il y a cinq ans, à 10 ans de réclusion criminelle. Abdoul-Hakim Anaiev a aussi été jugé coupable de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes.

Abdoul-Hakim Anaiev, ami du jihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l'Opéra, a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers, a annoncé mardi la cour d'assises spéciale de Paris. Après plus de cinq heures de délibérations, il a été jugé coupable de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes. Il est également condamné à trois ans de suivi socio-judiciaire. Le ministère public avait requis plus tôt dans la matinée 17 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers.

Il était jugé pour avoir joué un rôle central dans le conditionnement de son ami Khamzat Azimov, rencontré au lycée. Ce dernier, un Franco-Russe né en Tchétchénie, a tué le 12 mai 2018 au couteau de cuisine Ronan Gosnet, 29 ans, employé d'une librairie du quartier du Palais Garnier, après une lutte acharnée. L'assaillant s'en était pris à une dizaine de personnes, avant d'être abattu par la police. L'attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), qui avait diffusé le lendemain une vidéo dans laquelle Azimov faisait allégeance à l'organisation jihadiste.

"Frère de sang"

Tout au long des cinq jours du procès, Abdoul-Hakim Anaiev a reconnu avoir été "radicalisé" et avoir partagé "cette idéologie" jihadiste, "bien que dégoûtante", sur les réseaux sociaux. Il a toutefois fermement démenti avoir influencé son "frère de sang", tel qu'il le désignait lors de son arrestation en mai 2018, à commettre l'attaque. "Il regardait déjà des vidéos de propagande", ce n'était pas "un nouveau-né qui avait besoin de moi pour la religion", a-t-il martelé lundi. Debout dans le box, barbe taillée, chemise bleu clair et pantalon gris, Abdoul-Hakim Anaiev a écouté sans bouger l'énoncé du verdict.

Son procès intervenait deux semaines après l'assassinat de Dominique Bernard, enseignant poignardé à mort à Arras le 13 octobre par un ancien élève russe originaire d'Ingouchie.