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William Molinié / Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Deux jours après l'attaque au couteau à Paris, qui a fait un mort et deux blessés, le profil du terroriste pose question. Parmi les interrogations, le fait qu'il soit suivi pour des troubles psychiatriques. Gérald Darmanin propose une "obligation de soins psychiatriques", mais la mise en place de celle-ci est complexe.

Deux jours après l'attaque au couteau à Paris, qui a fait un mort et deux blessés, le profil du terroriste interroge. L'homme, fiché S pour islamisme radical et connu des services de police, était également suivi pour des troubles psychiatriques. Une problématique récurrente : entre 25 et 40% des personnes suivies pour radicalisation sont concernées par des maladies mentales, dit ce lundi matin sur LeFigaro.fr Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur était dimanche soir sur TF1, où il s'est exprimé sur le sujet.

"Il (le terroriste) est adhérent à l'islam radical. Donc la première chose à combattre et à continuer à combattre, c'est l'islam radical. Et puis il est malade psychiatrique et il a arrêté les soins à la demande de certains médecins. Et donc, ce qu'il faut sans doute changer, c'est le fait que le pouvoir public, le préfet, les policiers puissent demander, exiger des injonctions de soins. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Donc il faut savoir tirer des conclusions", a expliqué Gérald Darmanin.

L'injonction de soins est forcément prononcée par un juge

"Les policiers ne sont pas des médecins, mais les policiers ont à gérer les personnes qui sont sur des troubles psychotiques, qui ont une santé mentale très détériorée, qui par ailleurs adhèrent à l'islam radical. Ils sont nombreux. Il n'y a pas d'obligation de soins psychiatriques. Je pense qu'une des conclusions de tout ça, ça doit être, on en a parlé autour de la Première ministre, d'avoir des conclusions d'obligation de soins psychiatriques", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Mais qu'impliquerait cette injonction de soin, qui est la zone d'ombre de ce dossier ? Un millier de radicalisés sont aujourd'hui en liberté, suivis par les services de renseignement, mais relèvent avant tout de la psychiatrie. Le problème, c'est que l'injonction de soins est forcément prononcée par un juge. Cela nécessite donc que la personne concernée commettre un délit ou soit sur le point d'en commettre un. Ce que propose le ministre de l'Intérieur, c'est que cette obligation de soins soit impulsée par les préfets au regard de la dangerosité des individus radicalisés.

C'est aujourd'hui impossible pour les services de renseignement de surveiller h24, sept jours sur sept, l'ensemble de ce public instable. Le seul levier est la priorisation : il faut décharger en quelque sorte le portefeuille de cibles à surveiller. C'est d'ailleurs pour cela aussi que Gérald Darmanin entend expulser systématiquement les islamistes étrangers.