Après leur action à l'aéroport du Bourget, des militants écologistes renvoyés en procès

Des militants écologistes s'étaient introduits dans l'enceinte de l'aéroport du Bourget pour y planter des arbres.
Des militants écologistes s'étaient introduits dans l'enceinte de l'aéroport du Bourget pour y planter des arbres. © EDOUARD MONFRAIS-ALBERTINI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : EDOUARD MONFRAIS-ALBERTINI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Les 13 militants écologistes qui se sont introduits vendredi à l'aéroport du Bourget en Seine-Saint-Denis pour y planter des arbres, afin de dénoncer "l'inaction climatique gouvernementale", seront jugés en octobre 2024 pour divers délits. La veille, ils avaient été placés en garde à vue.

Les 13 militants écologistes qui se sont introduits vendredi à l'aéroport du Bourget en Seine-Saint-Denis et y ont planté des arbres pour dénoncer "l'inaction climatique gouvernementale", seront jugés en octobre 2024 à Bobigny, a indiqué le procureur à l'AFP. Ces membres d'Attac et Extinction Rebellion ont été convoqués le 17 octobre 2024 devant la 16e chambre du tribunal judiciaire de Bobigny pour intrusion non autorisée en réunion sur zone aéroportuaire, dégradations en réunion, entrave à la circulation d'un aéronef et refus de se soumettre aux prélèvements biologiques, a détaillé le procureur de la République de Bobigny Eric Mathais.

La veille, ils avaient été placés en garde à vue après une action sur la plateforme du Bourget, aéroport d'affaires d'où décollent les jets privés. Après avoir ouvert un grillage à la meuleuse, ils avaient planté deux arbustes fruitiers sur le tarmac et détourné un panneau devant le portail de l'aéroport, en remplaçant l'inscription "Zone militaire protégée"par "Zone de crimes climatiques", avait constaté une journaliste de l'AFP.

"Non aux jets privés - Oui aux arbres fruitiers" 

Affublés de masques d'enfants et de combinaisons blanches, les militants avaient aussi dispersé de la poudre colorée, déposé des bottes de paille et déployé des banderoles proclamant "Ne laissons pas les ultrariches détruire la planète" et "Non aux jets privés - Oui aux arbres fruitiers". L'opération, qui a duré une vingtaine de minutes, s'est achevée par l'appel d'une militante écologiste aux gendarmes, les informant de l'opération. Ces derniers sont arrivés quelques minutes après et ont détruit les installations.

Pour les organisations, l'objectif de l'action est de "montrer que cet espace bétonné de l'aéroport du Bourget pourrait être utilisé à des fins meilleures (...) contrairement à l'usage climaticide de jets privés par les quelques ultra-riches". "Vu que le gouvernement ne fait rien, la désobéissance civile est légitime", a déclaré à l'AFP Raphaël Pradeau, militant et ancien porte-parole d'Attac, assumant "mener des actions pour mettre les pouvoirs publics face à leurs contradictions".

"Des pratiques qui conduisent à détruire la planète" 

"D'un côté, on demande à la population de faire des efforts et de l'autre rien n'est fait pour empêcher les ultrariches d'avoir des pratiques qui conduisent à détruire la planète", a-t-il insisté. En septembre 2022, des militants d'Attac et d'Extinction Rebellion avaient déjà bloqué pendant près de deux heures l'accès à un terminal de l'aéroport du Bourget. Onze d'entre eux ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bobigny à des amendes allant de 300 à 500 euros, le 14 septembre. Ils ont fait appel de la décision.