1:34
  • Copié
Louise Sallé / Crédits photo : Benjamin Peter / EUROPE 1 , modifié à
Des fondations qui bougent et des fissures qui apparaissent sur les murs : de plus en plus de maisons souffrent du phénomène de retrait-gonflement des argiles. Le principe : le sol argileux se gonfle pendant de fortes précipitations puis, avec la sécheresse, se rétracte, provoquant des dégâts sur les logements. D'ici 2050, 16 millions de logements pourraient être touchés par le phénomène. 

Et si la plus grande catastrophe naturelle en France pour nos maisons était... la sécheresse ? Une partie des maisons françaises sont sur un sol argileux. Un sol qui avec des épisodes de précipitations puis de sécheresse intense - qui se multiplient avec le dérèglement climatique - se gonfle puis se rétracte. Une action qui fait bouger les fondations des habitations, et qui est visible à l'œil nu sur les façades, avec l'apparition de fissures sur les murs. 

Des millions de logements exposés

Et selon un rapport de l’association Conséquences, sept régions sont concernées par ce "phénomène de retrait-gonflement des argiles" qui pourrait, à terme, endommagé plus de 16 millions de logements. Jusqu'ici, le sud-ouest de la France était concerné par ce risque, mais des régions plus au nord sont désormais touchées. 

"Ces nouvelles régions sont principalement l'est de la France et notamment le Grand Est. Donc le risque se répand sur environ 48% de la surface de la métropole", explique Samy Kraiem, un climatologue ayant rédigé le rapport. "Et sur ses 48%, il y a millions de maisons qui sont vraiment exposées à ce risque", poursuit-il. 

Des réparations qui mettent trop de temps à se mettre en place

Pire, d'ici à 2050, plus de 16 millions de logements seront concernés par le phénomène. Les réparations devraient coûter plus de deux milliards d'euros par an, d'après cette étude. Aujourd'hui déjà, les sinistrés peinent à convaincre leurs assurances de les rembourser dès qu'une fissure est constatée. C'était le cas en 2018, pour Yves Moalic en Bourgogne, porte-parole de l'association "les oubliés de la canicule" : "Les devis n'ont pu intervenir qu'en 2021, trois ans après les dégâts", regrette-t-il. "Il est prévu cet été que la dernière phase de travaux soit faite. Mais ça fait six ans et la maison craque et que les fissures s'aggravent. Il y a cette espèce d'anxiété parce qu'il y a un certain nombre d'assureurs qui trouvent d'autres raisons à la fracturation de la maison et c'est là qu'il y a un problème", ajoute le sinistré. 

Face à la situation, une loi pour améliorer la prise en charge des victimes sera examinée le 30 mai au Sénat.