Vestiaires nickels, mot de remerciement : la sortie très classe des Japonais

Les Japonais se sont inclinés devant leurs supporters après l'élimination contre la Belgique en huitièmes de finale de la Coupe du monde.
Les Japonais se sont inclinés devant leurs supporters après l'élimination contre la Belgique en huitièmes de finale de la Coupe du monde. © Jack GUEZ / AFP
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Éliminés à la dernière minute par la Belgique (3-2), lundi, en huitièmes de finale de la Coupe du monde, les Japonais ont fait preuve d'une grande classe en quittant le stade de Rostov.

Rageant. Alors qu'il menait 2-0 jusqu'à la 69e minute de jeu, le Japon a finalement été éliminé par la Belgique, lundi en huitièmes de finale de la Coupe du monde, par un but de Nacer Chadli inscrit à la dernière minute du temps additionnel (3-2). Désemparés sur la pelouse au coup de sifflet final, les Japonais auraient pu laisser éclater leur frustration à l'abri des caméras. Mais ils n'en ont rien fait. Mieux : ils ont fait preuve d'une classe rare et exemplaire.

Des joueurs qui s'inclinent face aux supporters. Abattus au coup de sifflet final par cette défaite difficile à encaisser, les Japonais sont restés de longue minutes éparpillés sur la pelouse de la Rostov Arena, face contre terre, tapant du poing au sol et en pleurs pour certains. Mais, très vite, les héroïques nippons ont repris leurs esprits pour saluer les vainqueurs belges, qui les ont consolés en retour. Les coéquipiers du capitaine Makoto Hasebe ont ensuite pris le temps de saluer longuement leurs supporters dévastés au bord du terrain. Quelques joueurs, comme Ueda ou Yamaguchi se sont même inclinés devant les fans qui ont salué le geste par une standing ovation.

Vestiaire comme neuf. Mais les Japonais n'en sont pas restés là. Sur une photo postée sur Twitter (puis supprimée) par Priscilla Janssens, coordinatrice générale de la Fifa en charge du Japon pendant la Coupe du monde, on peut voir le vestiaire des "Samouraïs bleus" après le départ des joueurs. L'image est frappante : on croirait le vestiaire neuf ou au moins récuré du sol au plafond. Pas un déchet qui traîne, pas une serviette abandonnée. Cerise sur le gâteau : un petit mot, en russe, laissé sur la table : "Merci". Avant d'être supprimée, la photo avait été retweetée plusieurs milliers de fois, attirant au Japon la sympathie des réseaux sociaux.

Vestiaire Japon Coupe du monde

La classe des joueurs japonais fait écho à celle de leurs supporters. Après l'élimination contre la Belgique, et comme après chaque match depuis le début de la compétition, les Japonais présents dans le stade ont passé de longues minutes à nettoyer les tribunes. Pour conclure leur sortie très élégante, les Japonais ont tenu à répondre aux questions des journalistes malgré la déception. L'attention peut paraître anodine mais les joueurs argentins étaient plutôt rares, par exemple, en zone mixte après leur élimination face à la France. 

Des Japonais critiqués pour leur manque de… fair-play. La classe des Japonais est d'autant plus appréciable qu'ils avaient été vivement critiqués ces derniers jours - un peu injustement il faut le dire -, pour n'avoir pas joué franchement la fin du match contre la Pologne. Menés 1-0, les Japonais ont appris que la Colombie était en train de battre le Sénégal, résultat qui leur assurait la qualification en huitièmes de finale, à la différence de cartons jaunes avec les Lions de la Teranga

Une attitude jugée "inacceptable et attentatoire aux valeurs d’éthique et de fair-play prônées par la Fifa", par la Fédération sénégalaise de football dans une lettre adressées aux instances dirigeantes de la Fifa. S'il est vrai que la fin du match Japon-Pologne était une parodie de football, on peut aussi comprendre les Nippons, soucieux de préserver leur qualification. Et cette polémique pourrait être très vite oubliée après la sortie remarquablement classe des Japonais en huitièmes de finale. Leurs petites attentions, couplées au faible nombre de cartons accumulés par l'équipe (cinq en quatre matches), pourrait d'ailleurs leur valoir le trophée du fair-play. C'est tout le mal qu'on leur souhaite.