Coupe du monde 2018 : Laurent Koscielny, l'autre star de Tulle

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Marguerite Lefebvre, édité par F.R.
PORTRAITS EN BLEU - Le joueur d'Arsenal est resté fidèle à sa ville de naissance, à son coiffeur et à sa manufacture d'accordéons !

Quand Laurent Koscielny revient dans le petit centre historique de Tulle, sa ville de naissance, il n’est pas du genre à se cacher. Sa vie est presque la même qu’avant… Jusqu'à sa coupe de cheveux qui ne change jamais. Aymeric, un Tulliste, en a la charge : "Il n’aime pas trop, trop s’afficher donc il reste classique. La première fois [que je l'ai coiffé], j’ai un peu tremblé, j’avais l’impression de passer mon CAP ! Mais on discute normalement comme si c’était quelqu’un de tous les jours. Il garde ses habitudes du terroir français, d’ici. Rester simple dans une situation comme celle-là, je dis bravo !".

Un "gamin gros... comme un asticot". L’enfant du pays sait d’où il vient. C’est à Tulle que Laurent Koscielny a pris sa toute première licence de foot. Il avait à peine 8 ans. Aujourd’hui encore, tous les mercredis, 200 enfants viennent taper dans un ballon sur les terrains en gazon de La Cible, des terrains abîmés par les années mais qui restent bercés par les flots de la Corrèze qui s’écoule juste à côté.

Il y a 25 ans, Manuel Chapapria a vu débarquer dans son cours ce petit gringalet qui l’a tout de suite impressionné. "Ce gamin était... gros comme un asticot. Ce qui m’a impressionné le plus, c’est qu’il commençait à tacler déjà à cet âge-là. Et c’était interdit pour les débutants et les poussins. J’avais beau lui dire : 'Laurent, ne tacle pas'. Deux secondes après, paf, il retaclait. Mais il taclait très bien, sans faire mal", se souvient cet entraîneur. Il raconte l'immense fierté d'entendre un jour que Laurent Koscielny était parti jouer à Arsenal. Fierté qui n'a fait que grandir quand il a fait son entrée en équipe de France.

Passion accordéon. C'est sur les hauteurs de Tulle que s'est installée la manufacture Maugein. Là, on fabrique des accordéons depuis près de cent ans. Mais en 2014, tout a failli s’arrêter avec la menace d'un dépôt de bilan. Quand il a fallu trouver des repreneurs, Laurent Koscielny n’a pas hésité longtemps avant de mettre la main à la poche. Aujourd’hui, son maillot dédicacé trône fièrement dans le bureau du patron, Richard Brandao. "Tout le monde apprécie le geste qu’il a pu faire. Aujourd’hui, il maintient 15 emplois. Je sais qu’il est fier et qu’il aime bien en parler en Angleterre !", s'enorgueillit cet homme. 

Tulliste comme... François Hollande. Laurent Koscielny fait aujourd'hui la fierté de Tulle. Et de son maire Bernard Combes : "C’est un homme fidèle, simple dans ses relations. Loin de l’image qu’on peut avoir du football de très haut niveau. Tout le monde aime Laurent Koscielny. Il a un premier fan comme Tulliste : c’est François Hollande". "Kos", comme on l'appelle ici, a un dernier Mondial à jouer avant de prendre sa retraite. Les supporters de Tulle sont prêts à vibrer.

Retrouvez l'intégralité de cette série de "Portraits en bleu" dans "Libre arbitre" de 20h à 23h tous les dimanches avec François Clauss sur Europe 1