TEST - "Une journée sans portable, c'est supportable"

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A l'occasion des journées sans mobile qui débutent mardi, notre journaliste a passé 24 heures sans son smartphone. Récit d'une journée pas comme les autres...

"Mais t'es fou". Lancez l'idée de passer une journée sans téléphone portable et voilà ce que vous entendrez. A l'heure où les smartphones envahissent nos vies, Grégoire Martinez, notre journaliste spécialisé en high-tech, a relevé le défi de passer 24 heures sans son mobile. Il raconte sa journée, son calme, et ses difficultés. Récit heure par heure.

Lundi, 7h. C'est parti, j'éteins mon téléphone. Le portable étant le moyen numéro un de me joindre, je préviens par mail mes collègues, mes amis et ma famille que je ne l'utiliserai pas pendant 24 heures. A la place, je leur donne les autres moyens de communications à ma disposition : les mails, ma ligne fixe à la rédaction, mais aussi les services de messagerie (Facebook Messenger, Twitter...) que je pourrais consulter sur mon ordinateur. Réaction d'une amie : "Mais t’es fou". D'une autre : "Bon courage mon vieux :)".

Lundi, 7h45. Je poursuis ma série de mails. Après mes proches, je préviens les gens avec qui j'ai rendez-vous dans la journée que je ne serai pas joignable sur mon portable. Pour que l'on puisse se retrouver facilement, je recale précisément avec eux l'heure des rendez-vous et le point de rencontre. Comme dans les années 1990...

Lundi, 8h10. Une collègue me demande si "j'ai vu les pushs", les fameuses notifications, sur mon smartphone. Réponse : non, il est éteint. Et tout compte fait, ça me convient bien, tant qu'il n'y a pas d'information essentielle. 

 

Lundi, 8h56. Je vois un tweet sur la météo à Paris passer sur mon ordinateur. Il doit neiger dans la nuit et mardi. Au lieu d'attraper mon smartphone pour vérifier la météo heure par heure - réflexe devenu naturel -, je m'en remets à ce bon vieux Google.

Lundi, 11h00. La neige arrive finalement plus tôt que prévu. Tout le monde fait des photos autour de moi, sauf moi... Et pour cause, pas de téléphone = pas d'appareil photo. Il me manquera d'ailleurs plusieurs fois dans la journée.

Lundi, 12h45. C'est tellement habituel, que c'en était devenu un réflexe. Avant de descendre déjeuner, je vérifie que j'ai bien mon smartphone dans la poche. Je commence à faire demi-tour pour aller le chercher dans mon tiroir, avant de me rappeler que ce n'est pas nécessaire.

Lundi, 13h55. Je veux commander une valise sur Internet. Problème, au moment de payer, ma banque veut m'envoyer un code par SMS. Après dix minutes passées à examiner la page dans tous les sens pour trouver une autre solution, le verdict est sans appel : cet achat attendra que je rallume mon smartphone.

Lundi, 14h30. Je dois rejoindre une amie après mon rendez-vous de 15 heures. Comme je n'aurai aucun moyen de communication sur moi, il faut bien tout prévoir à l'avance : estimer le temps du premier rendez-vous puis définir le temps qu'il me faudra pour rejoindre le point de rencontre. En espérant qu'il n'y ait pas d’aléas. Je mémorise l'itinéraire sur Google Maps avant de partir.

 

Lundi, 14h55. Comment combler cinq minutes d'avance à un rendez-vous sans smartphone ? Je profite de ce court laps de temps pour faire une pause au lieu de consulter mes mails et regarder les réseaux sociaux, ce que j'aurais fait avec mon smartphone. Un peu de calme, c'est bien.

Lundi, 15h25. Ne pas avoir de téléphone rappelle à quel point il est agréable de ne pas être dérangé en plein milieu d'un rendez-vous. Jusqu'à que je veuille montrer une photo sur mon smartphone et que je me souvienne que c'est impossible.

Lundi, 16h10. Je suis assez fier de moi. J'avais bien estimé la durée du rendez-vous et je devrais être pile à l'heure pour rejoindre mes amis. En revanche, impossible d'écouter de la musique ou un podcast dans le métro comme je le fais toujours. Impossible également de lire les articles que j'ai manqués dans la journée comme j'aime le faire. Ça me manque un peu.

Lundi, 18h43. Premier réflexe en arrivant chez moi : allumer mon ordinateur pour voir si j'ai raté des mails importants ou des messages. La réponse est évidente : oui. Parmi les messages, celui d'une amie qui me proposait de la retrouver en début de soirée. Raté. Son message datait d'il y a deux heures. Ne pas avoir de portable, c'est l'obligation de devoir tout planifier et de ne rien prévoir à la dernière minute.

Lundi, 22h30. C'est l'heure de se coucher. Mais, au fait, comment faire pour me réveiller demain matin sans l'alarme de mon smartphone ? Je ressors un vieux réveil tout en le testant avant pour vérifier que, oui, je serai bien réveillé à 4h20.

Mardi, 4h20. Hourra ! Le réveil sonne ! Toujours sans mon smartphone, je perds une mauvaise habitude : regarder les notifications avant de sauter du lit. Ça attendra que j'arrive au bureau, à 5 heures.

Mardi, 5h45. Près de 24 heures après avoir éteint mon portable, je le rallume juste avant ma chronique, sur Europe 1. Les notifications affluent : 17 appels en absence, 24 messages non lus et 65 notifications en tout genre. Au travail maintenant pour rattraper tout ce retard ! 

Verdict : un manque s'installe, mais... 

Après 24 heures sans téléphone, le verdict est clair : certaines fonctionnalités des smartphones manquent, particulièrement les fonctions annexes (photos, GPS, réveil...). Lorsque l'on est au bureau, sur un ordinateur, l'absence de mobile est tout à fait supportable. Les mails et les services de messagerie instantanés permettent de rester connecté.

Mais lorsque l'on sort, les choses se compliquent. Il est essentiel de bien organiser son planning à l'avance et de se faire à l'idée que l'on ne pourra rien prévoir à la dernière minute, ce qui est probablement le plus embêtant. Mais une journée sans téléphone est aussi une journée plus calme, ou l'on est pas dérangé toutes les dix minutes par un coup de téléphone. Et ça, c'est très agréable.