Élection présidentielle : des applications collectent nos données pour aider les candidats à mieux nous cibler

logiciel, en marche crédit : GUILLAUME SOUVANT / AFP - 1280
Les candidats ont investi pour cibler leurs potentiels sympathisants © GUILLAUME SOUVANT / AFP
  • Copié
, modifié à
Parmi toutes les données personnelles qui sont collectées sur notre compte, certaines sont utilisées par les candidats à la primaire de la droite.

La prochaine campagne présidentielle est d'ores et déjà placée sous le signe de la technologie. A l'instar des équipes de Barack Obama, les candidats à l'élection présidentielle utilisent des "logiciels de stratégie électorale", rapporte Franceinfo

Tout est bon pour cibler des sympathisants. Pétitions, sondages en ligne, inscription à une newsletter... autant de précieuses sources de données personnelles pour les candidats à l'élection présidentielle. Ainsi, si vous avez déjà répondu à l'une de ces sollicitations, il est fort possible que vous apparaissiez dans une liste de sympathisants potentiels. C'est de cette manière que Jeanne s'est retrouvée face à quatre jeunes militants en faveur de Nicolas Sarkozy, dimanche. Les jeunes gens savaient déjà qu'elle s'intéressait à la primaire de la droite grâce à l'application Knockin qui géolocalise les contacts à rencontrer. 

Un marché en pleine expansion. Cette tendance à investir dans les logiciels de stratégie électorale profite à la start-up française DigitaleBox. Elle agrège tous les contenus disponibles librement sur Internet pour en faire profiter ensuite certains partis politiques ou candidats. "À chaque fois que vous commentez ou likez un post Facebook (d'un candidat), à chaque fois que vous avez un nouveau follower sur Twitter, à chaque fois que vous répondez à un formulaire contact sur le site, la donnée arrive directement dans la base", explique Vincent Moncenis, l’un des cofondateurs de DigitaleBox, cité par Franceinfo.

Et le respect de la vie privée dans tout ça ? Si la loi "Informatique et libertés" de la CNIL interdit l'usage des données personnelles, les partis politiques et associations qui traitent de politique bénéficient d'une dérogation pour les exploiter. Une pratique qui interroge. "La question c’est de savoir si la population veut ça", souligne Adrienne Charmet de l'association la Quadrature du Net.