Comment Apple veut favoriser le bien-être numérique de ses utilisateurs

Apple proposera un rapport détaillé sur l'usage de son smartphone.
Apple proposera un rapport détaillé sur l'usage de son smartphone. © DR
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, à San José (Californie)
La prochaine mise à jour du système d’exploitation des iPhone et iPad, iOS 12, intègre des outils permettant de surveiller son usage du smartphone. Une tendance de fond.

Combien d’heures passe-t-on sur son smartphone ? A ce petit jeu là, la réponse peut vite faire peur. Car si, d’après une étude réalisée par OpinionWay, les jeunes consacrent quatre heures par jour à leur smartphone, certains vont bien au-delà. Et pour cause, à naviguer sur les réseaux sociaux, travailler ou même regarder des vidéos, le temps passe vite. Mais depuis quelques mois, les entreprises de la tech semblent se préoccuper de la santé numérique de leurs utilisateurs. Apple avec, la prochaine mise à jour de son système d’exploitation pour iPhone et iPad annoncée lundi lors de la WWDC, confirme cette tendance.

Prendre conscience de son usage 

Il y avait eu Google au mois de mai et son outil de mesure d’usage du smartphone, puis Instagram et l’arrivée prochaine d’un compteur d’utilisation dans son application et c’est prochainement Apple qui le proposera dans iOS 12, la mise à jour attendue à l’automne sur les iPhone et les iPad... Autant dire que l'intérêt pour le bien-être numérique des utilisateurs est croissant. "Le focus d’Apple pour la responsabilité sociale et les annonces de Google illustrent l’intérêt nouveau des géants de la tech pour leur rôle dans la gestion du temps que les utilisateurs passent sur leur smartphone chaque jour", confirme Ben Wood, chef de la recherche chez CCS Insight.

En pratique, tous les utilisateurs d’iOS 12 recevront chaque semaine un rapport détaillé sur le temps qu’ils passent sur leur iPhone. Ils y trouveront le nombre d’heures d’utilisation, la liste des applications les plus utilisées ou encore de celles qui ont envoyé le plus de notifications. La durée d’utilisation après l’heure du coucher ou la durée de la plus longue session d’utilisation seront aussi indiquées.

Fixer des limites

Une fois ces informations analysées, Apple laissera aux utilisateurs la possibilité de fixer une durée maximale d’usage pour chaque service. Sur scène, Craig Federighi, le responsable du logiciel de la firme, n’a d’ailleurs pas hésité à pointer du doigt les réseaux sociaux. "Certaines applications demandant plus d’attention que l’on ne peut l’imaginer", a-t-il expliqué lundi soir lors de la WWDC, la conférence annuelle des développeurs d’Apple.

La marque à la pomme a également travaillé un autre volet dans iOS 12 : les notifications qui peuvent distraire durant la nuit. Le scénario est classique : l’utilisateur se réveille, veut vérifier l’heure qu’il est sur son smartphone et tombe sur une longue liste de notifications qu’il se met à consulter… Pour éviter cela, le mode "Ne pas déranger la nuit" masquera les notifications la nuit. Elles réapparaîtront au réveil.

Prise de conscience des entreprises

Pour les entreprises de la tech, l’intérêt pour le bien-être numérique de leurs utilisateurs n’est pas illogique. A trop utiliser leurs outils et les smartphones, les utilisateurs pourraient se lasser plus rapidement et, petit à petit, délaisser leurs smartphone, ce qui ne serait pas une bonne nouvelle pour les constructeurs. Un trop grand usage des smartphones de la part des enfants pourraient aussi pousser les parents à ne pas les laisser les utiliser trop jeune. Dans iOS 12, les parents pourront donc fixer des limites.

Enfin, certains actionnaires avaient aussi poussé pour que Google et Apple développent de telles fonctions. "Il y a un nombre croissant de preuves qui montrent que, pour au moins certains des jeunes utilisateurs les plus assidus, cela pourrait avoir des conséquences négatives involontaires" sur la santé, écrivaient les investisseurs Jana Partners LLC et les caisses de retraite des enseignants californiens (Calstrs), dans une lettre datée du 6 janvier. "Le malaise sociétal grandissant" va "à un moment donné probablement affecter Apple lui-même", précisaient-ils.