"Ce n'est pas le rôle de Facebook de dire ce qui est vrai ou faux", estime Laurent Solly

Laurent Solly, vice-président du réseau social, chargé de la France et de l’Europe du Sud.
Laurent Solly, vice-président du réseau social, chargé de la France et de l’Europe du Sud. © AFP
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Le vice-président du réseau social, chargé de la France et de l’Europe du Sud, a réagi dans le "JDD" face aux critiques, notamment sur les fake news. 

En France, 35 millions de personnes ont un compte Facebook, selon Laurent Solly. Parmi elles, 27 millions sont actives chaque jour sur le réseau social. Autant de personnes susceptibles de voir passer un jour où l'autre une "infox", une "fake news", autrement dit, une information peu fiable, souvent mensongère, orientée et pas vérifiée. Le vice-président du réseau social, chargé de la France et de l'Europe du Sud, a expliqué au Journal du Dimanche quelle stratégie était adoptée par la firme américaine pour lutter contre ce phénomène. 

"Nous ne sommes pas arbitres de la vérité". Les infox ? Selon Laurent Solly, il s'agit d'un "axe d'action et d'investissement majeur pour Facebook". Alors que le site de fact-checking Snopes a annoncé vendredi arrêter son partenariat avec Facebook, évoquant une charge de travail trop importante et une activité trop peu rémunérée, le vice-président du réseau social en France explique travailler "avec plusieurs médias qui les vérifient, ce qui réduit significativement leur poids dans le fil des utilisateurs". "Nous ne sommes pas arbitres de la vérité", se défend toutefois Laurent Solly, qui assure que la visibilité des infox est réduite de 80% dans le fil d'actualité des utilisateurs grâce aux actions du géant américain.

Algorithme et "gilets jaunes". Évoquant le mouvement des "gilets jaunes", Laurent Solly souligne la responsabilité de Facebook de mettre en place des dispositifs pour lutter contre le phénomène des "fake news". Mais il le répète : "ce n'est pas le rôle de Facebook de dire ce qui est vrai ou faux". En 2018, le réseau social a modifié son algorithme de telle sorte que les publications d'un ami sont plus valorisées que celle d'un média. "Facebook est un réseau social ! C'est son objet même", se défend Laurent Solly. "Ce n’est pas du tout contradictoire avec la lutte contre les fausses informations. Trois récentes études, dont une analyse du Monde, ont montré que le nombre de fausses informations partagées sur Facebook avait baissé". 

 

Quelle sera la stratégie de Facebook face aux fake news pendant les élections européennes ?

À quatre mois des élections européennes, Laurent Solly a détaillé la stratégie que comptait adopter Facebook pour contrer les fake news : "Nos règles de transparence des publicités politiques, testées avec succès aux États-Unis, sont élargies au monde entier et à l’Europe pour les élections. Elles sont mêmes élargies à des sujets de société comme l’immigration, par exemple. Nous installerons à Dublin un centre d’opérations pour éviter des interférences extérieures".