Tony Parker et Nicolas Batum au chevet du basket français

Nicolas Batum et Tony Parker, anciens coéquipiers en équipe de France, sont désormais tous deux actionnaires de l'ASVEL.
Nicolas Batum et Tony Parker, anciens coéquipiers en équipe de France, sont désormais tous deux actionnaires de l'ASVEL. © PATRICK HERTZOG / AFP
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Nicolas Batum a rejoint Tony Parker en tant qu’actionnaire de l’ASVEL, avec la volonté de remettre le champion de France en titre sur le devant de la scène européenne. 

Nicolas Batum marche dans les traces de "TP". L’ailier français des Charlotte Hornets a annoncé mercredi son investissement à l’ASVEL, aux côtés de Tony Parker, président et actionnaire principal depuis 2014. En plus de s’engager à hauteur de 5% dans le capital du club, Batum a intégré l’organigramme du club de Villeurbanne en devenant directeur des opérations basket, un poste stratégique avec d’importantes responsabilités sportives. L’objectif du tandem : remettre, à terme, le champion de France en titre sur le devant de la scène européenne.  

L’ASVEL, un club à fort potentiel. Les deux anciens coéquipiers chez les Bleus n’ont pas choisi d’investir n’importe où. Avec 18 titres de Pro A, l’ASVEL est l’équipe la plus titrée de l’histoire, devant le CSP Limoges (11) et Pau-Orthez (9). Villeurbanne est également le dernier club français à avoir disputé le Final Four (les demi-finales) de l’Euroligue, la plus prestigieuse compétition européenne du basket européen, en 1997.

"On s’est dit que l’union faisait la force et que c’était mieux si on se mettait ensemble. Autant essayer de faire ensemble un grand club français", a déclaré Tony Parker, jeudi dans une interview au journal L’Equipe. Avant de rêver plus grand, l’ASVEL devra cependant se sortir d’une saison pour l’instant délicate. Les champions de France en titre, actuellement huitièmes de Pro A, sont à la lutte pour arracher leur place en play-offs (les huit premiers sont qualifiés). Son absence serait, à n’en pas douter, un premier accroc pour Parker et Batum.

Une nouvelle salle pour grandir. Qualification ou non pour les play-offs, les deux joueurs ont en tout cas l’intention de développer l’ASVEL en dehors des parquets. Pour augmenter les recettes, Tony Parker et Nicolas Batum comptent sur la construction d’une nouvelle salle, l’ASVEL Arena, d’une capacité de 10.500 places, soit le double de l’Astrobale, l’actuelle enceinte. Le projet, 100% privé et d’un coût compris entre 45 et 55 millions d’euros, devrait voir le jour, au mieux, en 2020.

Une étape indispensable dans le développement du club, comme l’a expliqué Tony Parker. "Le but n’est pas que Nico et moi on mette un million d’euros chaque année. Moi je ne remets pas au pot à l’ASVEL (il a déjà investi trois millions d’euros, ndlr), je ne suis pas le Qatar, je ne suis pas un mécène. C’est un business qui tient la route et l’argent de Nico va servir à investir dans l’Académie, améliorer la salle…", a détaillé le meneur des San Antonio Spurs.

L’Europe pour ambition. D’ici la sortie de terre de sa nouvelle maison, l’ASVEL va devoir continuer à composer avec des moyens limités. Avec un budget d’environ 7,3 millions d’euros, le plus important de Pro A, le club lyonnais est à des années-lumière des grosses cylindrées comme le CSKA Moscou (35 millions d’euros), le Real Madrid (27 millions) ou le FC Barcelone (21 millions). L’ambition de Parker et Batum, plus mesurée, n’est pas de lutter avec ces mastodontes, mais déjà de retrouver l’ivresse des sommets européens.

Car l’ASVEL, éliminée mercredi soir en quarts de finale de la Ligue des champions, a évolué cette saison dans la "petite" Europe. Les deux joueurs ont l’ambition d’obtenir, à terme, une place en Euroligue, la compétition reine du basket continental. Si rien n’est fait pour le moment, l’ASVEL pourrait obtenir une wild-card (une place d’invitée) soit l’an prochain, soit en 2018. "L’ASVEL est un club historique, avec un énorme standard, une énorme aura dans le basket français. On a envie de le réinstaller sur la carte de l’Europe", a assuré Nicolas Batum, lui aussi interviewé dans L’Equipe. Le basket français, sevré de résultats en Europe depuis de longues années, ne demande que ça.