Mercredi, c'est chasse aux autographes !

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Victor Dhollande-Monnier, à Roland-Garros , modifié à
ROLAND-GARROS - Le mercredi, des centaines d'enfants débarquent porte d'Auteuil.

Dans les allées de Roland-Garros, ils sont faciles à reconnaître. Hauts comme trois pommes, ils portent souvent un sac plus lourd qu'eux et évoluent en bande. La plupart sont arrivés tôt le matin, depuis leur ville de province, avec leurs copains de l'école de tennis. Le mercredi, "jour des enfants", des centaines et des centaines d'entre eux ont le même objectif : chasser les têtes d'affiches pour leur voler un autographe.

"Je l'ai eu, je l'ai eu !"

Walid et Florian ont tous les deux 10 ans. C'est la première fois qu'ils viennent à Roland-Garros. Accompagnés par leur prof' de l'école de tennis d'Aulnay-sous-Bois, ils guettent l'arrivée de leurs joueurs favoris. Il est à peine 11 heures et Gaël Monfils fait son apparition sur le court n°13. Un petit entraînement pour le 9e joueur mondial, histoire de se mettre en jambes juste avant son match contre Guillaume Rufin. Pour Walid et Florian, c'est l'occasion idéale pour obtenir le Graal. Monfils s'arrête gentiment, prend quelques minutes pour laisser sa griffe sur un bout de papier, un coin de casquette ou un T-shirt. Walid s'extirpe difficilement de la cohue avec un sourire jusqu'aux lèvres. "Je l'ai eu. Je l'ai eu". Ni une, ni deux, il enfouit son trésor dans son sac. Florian, lui, devra se consoler avec la signature de David Ferrer. "C'est quand même un joueur du Top 10", dit-il avec une pointe d'amertume.

A quelques mètres de là, un nouveau groupe de petites têtes se masse sur le court n°16, tout près du Suzanne Lenglen. "C'est qui, c'est qui ?", demande Tiphaine, sept ans, qui n'arrive pas à se frayer un chemin. "C'est Tsonga", répond Baptiste, tout excité. Les deux enfants sont venus avec leur club de tennis de Ballainvilliers, dans l'Essonne. La petite taille de Tiphaine va très vite devenir un atout. Elle trouve une brèche et se retrouve aux pieds de son idole. Banco ! Un autographe et un sourire en prime. La petite fille exhibe fièrement son cahier rose, déjà bien rempli. "Je viens d'avoir Tsonga, j'ai eu aussi Safina et Dolgopolov. Mais, lui, je ne sais pas trop qui c'est..." Pour Jo-Wilfried Tsonga, pas question de trop s'attarder. Encore quelques autographes et il file dans les vestiaires pour se préparer. Dans quelques heures, il joue sur le central contre le Russe Igor Andreev.

Un passing-shot, quesako ?

Il est 12h30 et les matches ont commencé sur tous les terrains. Une dizaine d'enfants écoute les dernières consignes de leur professeur. Eux sont venus de Dijon. Maxime, Clément et Enzo assistent à leur deuxième Roland-Garros. Ils ont 11 ans et semblent se désintéresser des autographes. "Je veux voir le plus de matches possible", confie Maxime. "Moi, je veux absolument voir Novak Djokovic", renchérit Clément, qui connaît le programme du jour sur le bout des doigts. Ils ont tous une petite idée sur le nom du futur vainqueur mais quand on teste leurs connaissances tennistiques, ils sont un peu plus hésitants. On décide de passer en revue certains coups. Qu'est-ce qu'un passing-shot ? La plupart sèchent. Un blanc. Clément finit par se lancer : "c'est quand un joueur est à la volée et qu'il se fait passer, non ?".

On continue le petit jeu des devinettes. Quelle est la différence entre un revers slicé et un revers lifté ? Cette fois, la gouaille a totalement disparu. Enzo tente de mimer le geste mais sans grande conviction. "Le revers slicé, c'est pas un revers un peu mou", essaie Maxime. "Oui, comme celui de Fabrice Santoro", renchérit Clément. C'est finalement leur prof' de tennis, Erwann Hamon, qui les aidera à y voir plus clair. "La différence se joue sur le rebond", explique-t-il. "Sur un revers slicé, la balle va s'écraser au sol et avec un revers lifté, elle va décoller". L'interrogation terminée, ils filent tous sur le court Suzanne Lenglen pour voir les matches des Français. Là, c'est un autre match qui commence, celui des inépuisables encouragements.