On a regardé Dnipro Dnipropetrovsk-Pandurii Târgu Jiu

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FOOT - Le club ukrainien a dominé les Roumains (4-1). La Ligue Europa, c'est aussi ça.

Il y a le Barça, le Real, Manchester ou le PSG. Mais la Coupe d'Europe ne se limite pas à ces grands clubs. Et à plus forte raison la Ligue Europa. Chaque jeudi, la "petite" Coupe d'Europe sait offrir ce doux parfum d'exotisme qui manque parfois à la Ligue des champions.

Ainsi, et ça vous a peut-être échappé si vous étiez passionné par le match des Girondins de Bordeaux contre l'Eintracht Francfort, le club ukrainien du Dnipro Dnipropetrovsk affrontait les Roumains du Pandurii Târgu Jiu dans le groupe E. Le match était diffusé en intégralité et en HD sur l'un des canaux additionnels de BeIN Sport, en l'occurrence ici BeIN Sport Max 4. Vous vous dites qu'on a été attirés par les noms. Oui et non. Car cette affiche est aujourd'hui le quotidien de cette Coupe d'Europe-là, que Michel Platini a voulue le plus large possible. Plongée au cœur d'un choc oriental qui a tenu toutes ses "promesses".

Heure : 22h05, température : 1°C

Coach du Pandurii (930x620)

© Nicolas ROUYER/E1

Il neige sur Dnipropetrovsk, dans le centre de l'Ukraine, lorsque les 22 acteurs arrivent sur la pelouse. Heure : 22h05. Oui, l'UEFA, qui organise les Coupes d'Europe, n'a pas pitié des spectateurs ukrainiens. Ils ne sont guère nombreux, d'ailleurs, à peupler le Dnipro Stadium, joli stade inauguré en 2008. Température : 1°C. Il ne fait pas un temps à mettre un Brésilien dehors. D'ailleurs, Matheus, l'une des stars auriverde du Dnipro, a été laissé au repos par l'entraîneur espagnol Juande Ramos. Le coach du Dnipro est un pro de la C3 : il l'a déjà remportée deux fois avec Séville, en 2006 et 2007. Et, avant même le coup d'envoi de cette rencontre, le club ukrainien, troisième de son championnat, est déjà qualifié pour les seizièmes de finale.

En face, le club de Târgu Jiu, ville du sud de la Roumanie, est un nain européen. Pour eux, être là, c'est déjà un exploit. Classé 228e au classement UEFA, il participe pour la première fois à une Coupe d'Europe. On sent que son entraîneur, Cristian Pustai, n'a pas l'habitude des grand rendez-vous et c'est emmitouflé sous un capuchon qu'il suit le match (photo ci-dessus). Lui non plus n'a pas la pression : avec un point, son club est déjà éliminé de la compétition.

Vlad, le faux-frère

Dnipro (930x620)

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Sans surprise, le Dnipro met d'entrée la pression, grâce à l'abattage de son latéral gauche : Alexandru Vlad. Vlad est roumain et l'an dernier, il jouait... au Pandurii Târgu Jiu. Retrouvailles improbables quand on sait que le Pandurii a dû en passer par trois tours préliminaires pour se retrouver en phase de groupes : les Roumains ont éliminé les Lettons du Levadia Tallinn, les Israéliens de l'Hapoël Tel-Aviv et surtout les Portugais du Sporting Braga, ancien finaliste de la compétition. Vlad s'empalant sur la défense, c'est Alexander Kobakhidze qui débloque la situation. Son centre trouve Roman Zozulya qui, en manquant son contrôle, remet le ballon dans la course de Nikola Kalinic. A bout portant, l'attaquant croate trompe le portier portugais du Pandurii, Pedro Mingote, à l'improbable n°80 sur le maillot. 1-0 pour le Dnipro après douze minutes de jeu.

Moins d'un quart d'heure plus tard, Admir Adrovic, le Monténégrin, est tout près de répondre au Croate et de transformer ce match en duel slave. Les supporters ukrainiens donnent de la voix pour encourager les leurs et peut-être pour se réchauffer : "DNI-PRO !", "DNI-PRO !".

Zozulya, toujours là

Après une petite période de flottement en première période, le Dnipro reprend sa domination à l'entame de la seconde, avec l'entrée en jeu rapide d'Andriy Blyznychenko, né en 1994 et portant le n°97 (pourquoi pas). Mais c'est l'inévitable Zozulya, bien brouillon jusque-là, qui permit au Dnipro de mener 2 à 0. Zozulya, vous ne vous souvenez pas ? Avant de mettre au supplice l'arrière-garde du Pandurii, ce drôle de zozo-là, crâne dégarni à 24 ans seulement, avait martyrisé Eric Abidal, Laurent Koscielny, et toute l'équipe de France avec l'Ukraine lors du barrage aller pour le Mondial le 15 novembre dernier.

Après l'échappée de Zozulya et les félicitations des spectateurs ("ZO-ZU-LYA", "ZO-ZU-LYA"), le match ronronne un peu. Et nous aussi. Mais l'arbitre chypriote de la rencontre, Leontios Trattou, sort tout le monde de sa torpeur. Il siffle un penalty guère évident pour un ceinturage du jeune Oleksandr Svatok, à peine entré en jeu. Le milieu de terrain brésilien du Pandurii, Eric Pereira, transforme la sentence. Comme beaucoup de clubs de l'est, le Dnipro comme le Pandurii comptent plusieurs joueurs auriverde dans ses rangs, trois de chaque côté. Tous ne sont pas des esthètes. L'attaquant de Târgu Jiu Alex Dos Santos administre coup au genou et manchette sur Vitaliy Mandzyuk…

Une finale de groupe le 12 décembre

Dnipro fin de match (930x620)

© Nicolas ROUYER/E1

La réduction du score ne change pas la donne. Et le Dnipro reprend sa marche en avant. Zozulya, encore lui, se prend pour "Ibra" avec une reprise acrobatique au premier poteau. Dans la minute suivante, l'international ukrainien se transforme en passeur décisif pour Yevhen Shakhov (86e). Le n°28 du Dnipro a visiblement des comptes à régler. Après avoir ajusté le portier adverse, il se dirige vers la tribune présidentielle et invective un spectateur situé au-dessus du banc de touche. Shakhov, le Nasri local. Trois minutes plus tard, l'excellent Serhiy Kravchenko donne de l'ampleur à la victoire ukrainienne d'une frappe des 18 mètres. 4-1, score final. Le commentateur de BeIN Sport, sobre et efficace, rend rapidement l'antenne.

Prochain rendez-vous, le 12 décembre. Le Dnipro jouera la première place du groupe sur la pelouse de la Fiorentina, tandis le Pandurii Targu Jiu, qui a concédé la plus lourde défaite de son histoire en Europe, essaiera de terminer sur une bonne note face aux Portugais de Paços de Ferreira. Vous serez devant votre poste, non ?