Lauda-Hunt, rivalité cinématographique

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F1 - Le film Rush, qui sort ce mercredi au cinéma, s'appuie sur le duel entre les deux pilotes.

L'histoire de la Formule 1 se nourrit de duels de légende. Le plus grand d'entre eux, entre Ayrton Senna et Alain Prost, était au cœur d'un documentaire passionnant sorti en 2010, intitulé Senna. Son succès, critique et public, ouvrit la voie à la mise en chantier de Rush, super-production de Ron Howard, qui sort ce mercredi dans les salles.

Film ultra-spectaculaire, le nouveau long métrage de l'auteur d'Apollo 13 s'appuie sur une rivalité moins connue, celle qui opposa à la fin des années 1970 l'Autrichien Niki Lauda, incarné à l'écran par Daniel Brühl (GoodBye Lenin !), à l'Anglais James Hunt, auquel prête ses traits Chris Hemsworth (Thor). Attention, spoilers.

Lauda l'"Ordinateur" contre Hunt le romantique

La personnalité des deux champions a tout pour nourrir un grand film hollywoodien. Lauda incarnait le pilote froid et précis, grand metteur au point. cela lui valut même le surnom de "L'ordinateur". De l'autre, James Hunt, mort en 1993 à l'âge de 45 ans, avait une approche plus romantique de la course automobile, et de la vie en général. Les deux pilotes ont commencé à croiser le fer durant la saison 1975. Lors du Grand Prix des Pays-Bas, disputé sur le Grand Prix de Zandvoort, aux Pays-Bas, Hunt, alors au volant d'une Hesketh-Ford, remporta le premier Grand Prix de sa carrière devant Lauda. Certains observateurs reprochèrent au pilote autrichien, alors au volant d'une Ferrari, de s'être contenté de la deuxième place. Mais Lauda avait déjà en tête le titre de champion, qu'il remporta devant Emerson Fittipaldi (McLaren-Ford). Hunt se classa quatrième du classement final du championnat du monde, à 31,5 points de celui qui allait devenir son grand rival.

Hunt s'impose devant Lauda :

La rivalité entre les deux pilotes atteignit son apogée lors de la saison 1976, qui constitue le coeur du film de Ron Howard. Durant l'hiver 1975, Hunt passa de Hesketh-Ford à McLaren et disposa dès lors d'une monoplace beaucoup plus compétitive. Il ne tarda pas à faire la preuve de sa vélocité en signant les deux premières pole positions de la saison, au Brésil et en Afrique du Sud, deux Grands Prix que... Lauda remporta. La saison se poursuivit avec moult rebondissements : Hunt s'imposa en Espagne, avant d'être déclassé, puis reclassé dans la foulée de sa victoire au Grand Prix de France. Mais Lauda, vainqueur en Belgique et à Monaco, aborda néanmoins le Grand Prix d'Allemagne, au Nürburgring, avec une confortable avance au championnat. Parti avec un mauvais choix de pneus, l'Autrichien, englué dans le trafic, sortit violemment de la route pour une raison inexpliquée. Secouru des flammes par d'autres pilotes, il échappa de peu à la mort.

Lauda est victime d'un accident au Nürburgring :

Sérieusement brûlé aux visages, Lauda, qui inhala des vapeurs toxiques, reçut même les derniers sacrements. Mais son état s'améliora de jour après jour. Et, six semaines seulement après son accident, il signa son retour lors du Grand Prix d'Italie, à Monza. Entre temps, Hunt, vainqueur au Nürburgring et à Zandvoort, était revenu dans la course au titre. Contre toute attente, Lauda termina quatrième à Monza alors que Hunt dut abandonner. Le pilote McLaren, qui perdit le bénéfice des 9 points de sa victoire en Grande-Bretagne sur tapis vert, s'imposa au Canada et aux Etats-Unis et revint à trois longueurs de Lauda avant le dernier Grand Prix, au Japon. Le circuit du Mont Fuji abrita un dénouement improbable : alors que la pluie s'abattait sur le tracé, Lauda fit le choix d'abandonner plutôt que de prendre le moindre risque. Hunt, ralenti par une crevaison, se lança lui dans une course effrénée et décrocha la troisième place synonyme de titre mondial... dans le dernier tour de course ! La situation fut tellement confuse que l'Anglais ne se rendit pas compte tout de suite qu'il était titré...

Hunt devient champion du monde :

Tancé par Ferrari après son abandon volontaire au Japon, Lauda remporta pourtant le titre avec le Cheval cabré, l'année suivante, en 1977. De son côté, Hunt remporta trois courses, se classant 5e du championnat du monde. La rivalité entre les deux hommes, qui choisirent ensuite de quitter leurs écuries respectives à l'aune de la saison 1978, avait vécu. Elle revit aujourd'hui au cinéma.

Rush, de Ron Howard, sorti mercredi :