Clovis Cornillac boucle sa Boucle

© Stéphane Kyndt
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CINEMA - L'acteur interprète un anti-héros du Tour de France. Sur les écrans mercredi.
Clovis Cornillac sur la Grande Boucle (930x620)

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Clovis Cornillac reprend la route mais cette fois, à bicyclette. Un peu plus d'un an après la sortie de Radiostars, dans lequel il incarnait un animateur de la bande FM sillonnant l’Hexagone dans un bus, l'acteur est aujourd'hui le héros de La Grande Boucle, sur les écrans mercredi, dans lequel il interprète François, un coureur amateur qui effectue le parcours du Tour de France à la veille des pros. Cette comédie de Laurent Tuel (Un jeu d'enfants, Jean-Philippe) ne brille pas par son scénario, couru d'avance, mais plutôt par la performance de son comédien principal, qu'on sent totalement impliqué par son rôle de cycliste passionné.

Pour incarner son personnage, Clovis Cornillac qui, à la base, a plus le physique d'un pistard que celui d'un montagnard, a dû s'astreindre à une préparation dans la lignée de celle des grands champions. "Elle a commencé trois mois avant le tournage au rythme de trois heures trente de vélo par jour", explique celui qui a aussi incarné Astérix au cinéma. "J’ai suivi un régime alimentaire pour maigrir et pour mieux encaisser la répétition des efforts. J’ai tenu a être extrêmement bien préparé pour qu’à l’image le "défilage" des paysages ne soit pas ridicule, j’avais besoin d’être crédible." Il partage l'affiche (et la route) avec Ary Abittan, qui incarne un croisement assez improbable, mais réussi, entre l'Italien Mario Cipollini et l'Espagnol Alberto Contador.

5.500 kilomètres en cinq mois

Les deux acteurs ont passé une bonne partie du tournage assis sur leur selle et même en danseuse car le scénario, comme le vrai Tour, alterne étapes de plaine et passages de cols. Le tournage s'est effectué tôt le matin et dans les heures précédant le passage de la caravane publicitaire, sur le lieu même des étapes. "En cinq mois, j’ai parcouru 5.500 kilomètres", explique Clovis Cornillac, qui s'est astreint à parcourir environ la moitié de chacune des étapes du Tour 2012. "J’ai escaladé "à ma main" les cols de la Madeleine, du Tourmalet et de l’Aubisque, j’ai gravi le Mont Ventoux. Je me suis régalé."

Clovis Cornillac sur la Grande Boucle (930x310)

© Stéphane Kyndt

Renaud Souhami, l'un des producteurs du long métrage, confirme l'implication totale de son acteur principal : "je me souviens très bien de ses premiers mots qui m’ont frappé : où est mon vélo ? J’ai dû lui prêter le mien pendant deux semaines pour qu’il se mette à rouler immédiatement. Clovis savait qu’il lui fallait anticiper, avaler des centaines et des centaines de kilomètres pour être affûté au moment du tournage. J’ai été témoin de ses premiers coups de pédale et quand je l’ai revu quelques mois plus tard roulant à plus de 30km/h dans la roue de Bernard Hinault, j’ai compris à quel point il avait bossé."

Oui, car le "Blaireau" fait une apparition dans le film aux côtés également de Laurent Jalabert dans une scène de course surréaliste, témoignage d'un film qui hésite trop souvent entre rester dans les roues et prendre les chemins de traverses. A l'accumulation d'inserts d'images du Tour, censées crédibiliser le récit, ou au développement de sous-intrigues relativement mineures, le réalisateur Laurent Tuel aurait gagné à coller davantage à son héros, archétype attachant du coureur lambda et du passionné de la Grande Boucle.