Une équipe sud-africaine invitée sur le Tour 2015

© Serge ROGERS/AFP
  • Copié
avec Axel May et AFP , modifié à
PREMIÈRE - L'équipe sud-africaine MTN-Qhubeka a également été invitée sur le prochain Critérium du Dauphiné.

Après les passages et les départs à l'étranger, les organisateurs du Tour de France, toujours aussi soucieux du rayonnement de l'épreuve à l'international, ont décidé de marquer le coup en invitant pour la première fois de l'histoire une équipe africaine, MTN-Qhubeka, qui vient d'Afrique du Sud. "Le Tour de France est la plus grande course cycliste du monde et il y a toujours une volonté d'ouverture", a insisté Christian Prudhomme au micro d'Europe 1.

Le directeur de la Grande Boucle a révélé mercredi les noms des cinq formations invitées pour la prochaine édition, qui s'élancera le 4 juillet des Pays-Bas, à Utrecht. Outre MTN-Qhubeka, les quatre autres équipes sont les trois formations françaises Bretagne-Séché, Cofidis et Europcar, ainsi que l'équipe allemande Bora.

Coureurs d'expérience et espoirs érythréens. Mais l'invitation de MTN-Qhubeka ne tient pas forcément (que) du symbole. La formation, qui évolue depuis 2013 en Continental Pro, soit l'équivalent de la deuxième division, a déjà participé au dernier Tour d'Espagne l'an dernier. Et elle s'est considérablement renforcée lors de l'intersaison avec un vaste recrutement (international) et les arrivées du Norvégien Edvald Boasson Hagen, ancien membre du Team Sky, de l'Australien Matthew Goss, du Néerlandais Theo Bos ou de l'Américain Tyler Farrar, que des routiers-sprinteurs de qualité. "Des coureurs de talent et d'expérience sont arrivés", insiste Christian Prudhomme. "Ils ne sont pas africains mais ils permettront, je ne doute pas, l'été prochain, aux coureurs africains de survivre à la plaine avant d'arriver sur un terrain qui leur plaît davantage, à savoir la montagne."

Parmi ces coureurs africains, deux viennent  d'Erythrée : Natnael Berhane, 24 ans, qui arrive d'Europcar, et Merhawi Kudus, 20 ans. "J'ai en tête ce que Bernard Hinault me disait il y a deux ans", rappelle Christian Prudhomme. "Il avait assisté à la victoire de Berhane dans la plus grande course africaine, la Tropicale Amissa Bongo au Gabon, et il m'avait dit : 'ça me fait penser aux Colombiens quand j'étais moi dans le peloton dans les années 1980'. S'ils arrivent vraiment, ça va faire mal et ça va faire du bien au cyclisme et au Tour de France." Quand il portait le maillot Europcar, Berhane a notamment gagné le Tour de Turquie en 2013. Outre Berhane et Kudus, leur compatriote Daniel Teklehaimanot et le Sud-Africain Louis Meintjes sont également des candidats crédibles pour participer au Tour.

Objectif : développer le cyclisme en Afrique du Sud. MTN-Qhubeka devrait aligner une équipe composée pour moitié de coureurs internationaux - le redoutable sprinteur allemand Gerald Ciolek, vainqueur de Milan-San Remo en 2013, fait également partie de l'effectif - et pour moitié de coureurs africains. "On ne fait pas de pression de ce genre-là (pour qu'il y ait des coureurs africains, ndlr) mais il y a une vraie compréhension pour eux, à la fois de ce qui est le cœur même et la raison d'être de l'équipe, à savoir le développement du cyclisme en Afrique", rappelle Christian Prudhomme.

Si MTN est une entreprise de télécommunications, l'autre sponsor, Qhubeka, est une organisation à but non lucratif dont le nom signifie "progresser" en zoulou. Elle a pour but d'aider les enfants des communautés rurales en leur fournissant des vélos, un moyen de transport écolo adapté aux déplacements de transport scolaire. "Sur 16 millions d'enfants scolarisés en Afrique du sud, 12 millions font le trajet à pied", rappelle volontiers le manager de l'équipe, Doug Ryder.

>> LIRE AUSSI : Le Tour de France 2016 partira de la Manche