Tour de France : pourquoi ça va être bien

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CYCLISME - Le Tour de France débute samedi, à Liège, en Belgique, sans certaines stars.

Suspendu pour un contrôle positif au clenbutérol, l'Espagnol Alberto Contador ne sera pas au départ du Tour de France 2012. Son meilleur ennemi, Andy Schleck, blessé au niveau du bassin, n'y sera pas non plus. Pas d'histoire de dérailleur coincé ou de viande intoxiquée à attendre donc, cette année. Pour autant, ce Tour de France 2012 ne sera pas sans intérêt. Sans se forcer, Europe1.fr a trouvé douze raisons de s'enthousiasmer, malgré tout, lors de ce mois de juillet.

Voeckler

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Parce que Thomas Voeckler est rétabli. Douze jours en Jaune, une quatrième place au général, Thomas Voeckler avait fait naître les espoirs les plus fous l'an passé. Victime d'une inflammation au genou droit sur la dernière Route du Sud, le coureur de l'équipe Europcar a failli ne pas être au départ.  "Je ne pouvais plus plier la jambe, même pas faire le mouvement", a expliqué le Vendéen, jeudi. "Je vais être court physiquement, il est évident que pour la première partie (du Tour), je ne serai pas au niveau que j'aurais espéré." Mais Voeckler, "grande gueule" du peloton, a d'ores-et-déjà promis : "je vais être moi-même, que ça plaise ou non." 

Parce que Pierre Rolland va tenter de confirmer. Dans la foulée de Thomas Voeckler, Pierre Rolland s'était révélé aux yeux du grand public lors de la dernière édition, avec une victoire d'étape à l'Alpe-d'Huez et un trophée de meilleur jeune sur les Champs. Cette année, il pourrait troquer son maillot blanc contre du blanc à pois rouges, voire mieux, si l'on considère son classement final l'an dernier (10e), alors qu’il n’était qu’"équipier". Malheureusement, ses qualités toute relatives de rouleur devraient l'empêcher de jouer les tout premiers rôles...

Parce que c'est le retour des chronos. Des chronos courts, en montagne, piégeux... Ces dernières années, les organisateurs n'ont pas vraiment gâté les amateurs de contre-la-montre. Cette année, l'effort solitaire sera à l'honneur, avec un prologue tout plat dans les rues de Liège (6,4 km), un autre chrono de 41,5 kilomètres entre Arc-et-Senans et Besançon, lors de la 9e étape, et, last but not least, un ultime contre-la-montre long de 53,5 kilomètres à la veille de l'arrivée. Les "gros moteurs" vont être contents. Et les chronomètres vont chauffer...

Parce que la montagne est toujours belle. Certes, ASO, organisateur de l'épreuve, a légèrement réduit la voilure. Mais le programme des festivités montagneuses de ce Tour 2012 a quand même fière allure. Deux dates sont à cocher sur votre calendrier : le 12 juillet avec la grande étape alpestre (et l'enchaînement des cols de la Madeleine, de la Croix de Fer, du Mollard et la montée vers la Toussuire) et le 18 juillet avec le meilleur des Pyrénées (Cols d'Aubisque, du Tourmalet, d'Aspin et de Peyresourde) et 5.000 mètres de dénivelé sur la journée. Du lourd.

Cadel Evans en favori du Tour (930x620)

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Parce que Cadel Evans va tenter de bisser. Le dernier vainqueur du Tour, ce n'est ni Contador ni Andy Schleck, mais bel et bien Cadel Evans, le discret leader de BMC. Depuis son sacre l'an passé sur les Champs-Elysées, l'Australien n'a pas changé. Mais sa vie, elle, a pris un nouveau tournant, avec l'adoption d'un petit garçon, Robel. "Parfois, quand je roule, on peut voir un grand sourire sur mon visage parce que je pense à mon petit bonhomme à la maison. Devenir père est une expérience fantastique, ce n'est en rien comparable avec quoi que ce soit dans le domaine du sport." Si son nouveau statut de père pouvait aussi le dérider au niveau des attaques...

Wiggins

Parce qu'un ancien pistard est favori. Et si, après un ancien vététiste comme l'est Cadel Evans, un ancien pistard remportait le Tour de France ? Car le favori n°1 de cette Grande Boucle 2012, c’est bien le Britannique Bradley Wiggins, double champion olympique de poursuite en 2004 et 2008. Excusez du peu. Et s'il avait déçu sur le Tour en 2010 (24e au classement général), un an après s'y être révélé en coureur de cols (4e), le leader du Team Sky arrive à Liège avec le plein de confiance, après sa victoire très maîtrisée sur le dernier Critérium du Dauphiné Libéré. Et si, avec les Jeux olympiques de Londres en approche, l'été était définitivement anglais ?

Parce que Mark Cavendish vient préparer Londres. Le meilleur sprinteur du monde, le Britannique Mark Cavendish, sera au départ du Tour, samedi. Le sera-t-il à l'arrivée ? C'est moins sûr, lui qui exècre la haute montagne. Qu'importe, le Britannique vient roder sa pointe de vitesse lors de la première semaine du Tour, à un mois de son objectif majeur de la saison, la course en ligne des Jeux olympiques. Et un sprint de Cavendish, comme on l'a vu sur le dernier Tour d'Italie (trois victoires d'étape et quelques arrivés houleuses), c'est toujours un spectacle à part entière.

Parce que d'anciens dopés sont au départ. Cette année, Contador n'apporte pas la dose de souffre qui accompagne les coureurs pris la main dans le pot de confiture. Mais il y aura quand même quelques anciens coureurs suspendus pour dopage au départ de Liège, samedi. Et non des moindres. Après avoir manqué les deux dernières éditions en raison de son implication dans l'affaire Puerto, l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar) sera de retour sur la Grande Boucle à la tête de l'équipe Movistar. Quant à l'inénarrable Kazakh Alexandre Vinokourov, il disputera son dernier Tour, cinq ans après un contrôle positif aux transfusions homologues sur le Tour 2007.

Frank Schleck, portrait (930x620)

Parce qu'il y aura quand même un Schleck. Certes, Andy Schleck, vainqueur du Tour 2010 (après le déclassement de Contador), a dû déclarer forfait mais son grand frère Fränk, lui, sera bien présent. L'ainé de la fratrie luxembourgeoise dispose de belles références sur le Tour (5e en 2008 et 2009, 3e l'an dernier) et s'est montré à son avantage sur le dernier Tour de Suisse (2e), l'un des tremplins vers le Tour de France. Deux frères au palmarès, l'histoire serait belle...

Parce que la Planche des Belles Filles est au menu. Pour la première fois dans l'histoire du Tour, le peloton va escalader la Planche des Belles Filles, col vosgien qui, placé au terme de la 7e étape, risque de livrer une première bataille entre les favoris. Car la Planche est pentue : 5,9 kilomètres à 8% avec des passages à 13%. "C’est toute la journée qui s’annonce difficile avec le col de la Grosse Pierre et le col du Mont de Fourche ! Résultat ? Beaucoup de dégâts à prévoir pour le peloton", prévient le directeur de course, Jean-François Pescheux.

Parce que Jacques Anquetil est de retour. A l'occasion de l'arrivée de la 4e étape et du départ de la 5e, qui se tiendront à Rouen, un hommage sera rendu à Jacques Anquetil, quintuple vainqueur du Tour né à Mont-Saint-Aignan, tout près de Rouen. Une exposition temporaire sera dressée place du Vieux-Marché, à Rouen, le tout cinquante ans après sa troisième victoire finale dans le Tour, en 1962.

Nibali

Parce que le trublion est italien. Evans, Wiggins, ces deux beaux rouleurs n'ont pas l’habitude de mettre le feu. Mais, heureusement, ce ne sont pas les seuls à prétendre à la victoire finale. Et, dans la foulée de la Nazionale à l'Euro, l’Italien Vincenzo Nibali semble le plus à même d'animer les débats. Vainqueur du Tour d'Espagne en 2010 et deuxième du Giro l'an passé, le coureur de la Liquigas, qui aura Ivan Basso comme lieutenant de luxe, entend passer un cap sur le Tour, qu'il n'a plus disputé depuis 2009. Vainqueur de Tirreno-Adriatico en mars dernier, il peut espérer succéder au palmarès à Marco Pantani, dernier vainqueur transalpin du Tour de France, en 1998, il y 14 ans déjà. Pour le dernier vainqueur Français, c’est pire. Il faut remonter à 1985 et Bernard Hinault. A priori, sauf immense surprise, il faudra attendre encore un peu…