EuroBasket : viva Francia !

Tony Parker a inscrit 32 des 75 points des Bleus contre l'Espagne, vendredi soir.
Tony Parker a inscrit 32 des 75 points des Bleus contre l'Espagne, vendredi soir. © MAXPPP
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La France s'est qualifiée pour la finale à l'issue d'un match incroyable contre l'Espagne (75-72 a.p.).

Après huit défaites consécutives contre l'Espagne, l'équipe de France a mis fin à la malédiction, vendredi soir, de la plus belle des façons, en dominant la Roja au terme d'une demi-finale d'EuroBasket incroyable (75-72 après prolongation). Récit, en quatre temps, d'un match d'ores et déjà entré dans la légende des Bleus, qui tenteront, dimanche, face à la Lituanie (21h00), de remporter leur premier titre.

le cauchemar. Une perte de balle d'entrée et un score de 0-4 : le match avait mal commencé. Restée dans les clous grâce à Tony Parker, auteur des 8 premiers points des Bleus, l'équipe de France atteignait la fin du premier quart-temps à moins 4 (14-18). Mais les exploits du meneur des Spurs cachait mal une adresse famélique et des joueurs comme ankylosés par l'enjeu. Nicolas Batum, notamment, a rapidement paru hors du coup. Les difficultés des Bleus étaient notamment criantes derrière l'arc avec un seul panier à trois points réussis sur neuf tentés. Parker sur le banc pour se reposer, l'Espagne en profita pour passer un violent 13-0 aux Bleus (de 18-18 à la 11e minute à 31-18 à la 17e). Le souvenir des deux dernières défaites, en finale de l'Euro 2011 et en quarts des Jeux olympiques 2012, revenaient à la surface, d'autant plus après la faute énorme (et antisportive) de Boris Diaw sur la contre-attaque de Sergio Llull (19e). Les Bleus étaient en train de craquer (34-20 à la mi-temps). A moins que cette "cartouche" de Diaw, comme l'a nommée a posteriori Vincent Collet, n'ait participé à réveiller les Bleus...

la révolte. Ce deuxième acte s'est en partie déroulé dans la coulisse. "Avec Tony, on a remobilisé les troupes, on n'avait pas le droit de perdre ce match", a insisté Vincent Collet au micro de Sport+. Après la France, c'est cette fois l'Espagne qui a passé près de cinq minutes avec un seul petit point inscrit au tableau d'affichage. Remise à flots par u solide Boris Diaw (8 points, 8 rebonds), l'équipe de France a repris contact grâce aux deux paniers à trois points de l'inattendu Antoine Diot (29-35, 25e). Mais le joueur de Strasbourg n'a pas été le seul à se réveiller dans cet exercice. Mickaël Gelebale, Parker, Diaw, Florent Pietrus mais aussi Nicolas Batum y sont tous allés de leur panier primé en deuxième période. A l'arrivée, après son 1/9 initial, les Bleus ont terminé la rencontre avec un 9/21 derrière l'arc. "Après la pause, on s'est révolté", a ajouté Collet. "On a commencé à marquer, avec Mickaël Gelebale (7 points, 5 rebonds), on a joué en équipe en deuxième mi-temps et surtout, on n'a rien lâché." Il le fallait, dans une fin de match bouillante...

le combat. Revenue à un point en début de quatrième quart-temps (48-49, 32e), l'équipe de France sortit alors le bleu de chauffe pour résister à une équipe d'Espagne emmenée par les excellents Marc Gasol (19 points, 9 points) et Rudy Fernandez (17 points), auteur de plusieurs alley-oops spectaculaires. "Rudy", l'homme qui avait "séché" Parker sous le cercle lors de la finale de l'Euro 2011, porta l'Espagne sur plusieurs actions et lui permit de compter sept points d'avance à un peu plus de cinq minutes du terme (53-60). Mais la France était encore en vie, grâce aux trois points mais aussi à Tony Parker, auteur de 32 points (à 11/19 aux tirs). Les dernières minutes, à coups d'actions confuses et de lancers francs décisifs, furent irrespirables. "TP" perdit un dernier ballon brûlant et l'Espagne eut alors la balle de match, à trois points, dans le "corner". Mais la tentative de José Manuel Calderon, maladroit tout au long de la rencontre (1/7), fut manquée. 65-65. Prolongation.

la victoire. En près de trois minutes et demie, le score n'évolua que sur deux petits lancers francs de Marc Gasol (65-67). Il fallut attendre un bras roulé d'Alexis Ajinça (son seul panier du match !), près du cercle, pour déloquer le compteur des Bleus (67-67, 44e). L'équipe de France, qui officia un temps en défense de zone pour perturber l'attaque espagnole, repassa alors en mode agressif. Rien n'était marqué et le match se joua logiquement sur la ligne des lancers. Parker mit dedans (4/4) mais aussi Diot (4/4). "J'ai essayé de me concentrer du mieux possible pour faire ce qu'on fait tous les jours", a ensuite confié Diot sur Sport+. "Je me suis appliqué sur mon shoot." Grâce à une action à trois points de Sergio Rodriguez, l'Espagne restait néanmoins dans la partie et avait une dernière possession pour égaliser mais, Marc Gasol, isolé, ne pouvait ajuster la mire. La France était en finale. "C'est une des plus grandes victoires de l'équipe de France de l'histoire", a insisté Parker. "L'Espagne est la meilleure équipe d'Europe depuis 6-7 ans, on voulait lutter pour être là où ils sont et on l'a fait. L'Espagne, c'est grand mais il ne faut pas se tromper d'objectif, nous, on veut l'or." Pour écrire (enfin) l'acte V de cette pièce d'exception, qui s'appellerait logiquement "le titre".