Coupe de l'America : le miracle Oracle

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avec A.M. et AFP , modifié à
VIDEO - Le defender américain s'est imposé au bout du suspense, mercredi soir.
James Spithill (930x620)

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L'épreuve sportive la plus vieille au monde s'est offerte un dénouement vivifiant, mercredi soir, dans la baie de San Francisco. Mené 8 victoires à 1 par le challenger noé-zélandais Emirates Team New Zealand, le defender du trophée, Oracle, a remporté la 19e et dernière régate pour s'imposer finalement sur le fil 9-8 (Oracle avait été sanctionné de deux régates pour avoir triché en 2012 lors de régates préparatoires, ndlr). C'est seulement la troisième fois en 162 ans d'histoire qu'il faut attendre la dernière régate pour connaître le nom du vainqueur. "L'équipe a été formidable, les gars n'ont jamais rien lâché", a insisté le skipper du multicoque américain, l'Australien James Spithill. Oracle, vainqueur de la dernière régate avec 44 secondes d'avance, conserve son titre acquis en 2010 aux dépens des Suisses d'Alinghi, à Valence.

Oracle s'impose lors de la dernière régate :

Ce renversement de situation est l'un des plus incroyables de l'histoire du sport. Comment peut-on l'expliquer ? "Les Néo-Zélandais avaient bien préparé leur dossier et sont arrivés vraiment prêts à cette finale, alors qu'Oracle avait encore visiblement pas mal de choses à découvrir sur le bateau", a souligné le skipper Franck Cammas sur Europe 1. "Ils l'ont découvert grâce aux premières régates et ils ont pu in extremis dépasser les performances des Néo-Zélandais sur les dernières régates." Ces améliorations ont pu être apportées grâce à la force de frappe d'Oracle. Le defender du trophée disposait en effet de 130 personnes à son service et d'un budget de 170 à 200 millions de dollars (entre 125 et 147 millions d'euros), soit près du double de celui de son rival.

Un skipper australien, un coach français, un stratège britannique

Cet investissement massif, servi par le coaching gagnant d'un Français, Philippe Presti, double champion du monde de Finn, a été mis au service d'un équipage international, comprenant quatre Australiens, dont le skipper Spithill, son compatriote champion olympique de laser à Londres Tom Slingsy, deux Néo-Zélandais et... un seul Américain. Le tacticien John Kostecki était le deuxième, jusqu'à ce qu'il soit remplacé le 12 septembre par le Britannique Ben Ainslie, quadruple médaillé d'or olympique.

Oracle (930x310)

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Mais celui qui compte, ou plutôt celui qui dépense, était bien américain. Larry Elison, cofondateur d'Oracle, entreprise spécialisée en système de gestion de base de données et cinquième fortune de monde, savourait mercredi ce succès. "Ce sont les plus belles régates que j'ai jamais vues", a-t-il insisté, précisant qu'elles avaient "changé le monde de la voile pour toujours". Le boss d'Oracle a également rendu hommage à Andrew Simpson, champion olympique britannique mort dans le chavirage du défi suédois Artemis lors de la Coupe Louis Vuitton qui a précédé cette Coupe de l'America.