Riner, un seul titre lui manque

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JO - Teddy Riner, quintuple champion du monde, va disputer la finale olympique chez les lourds.

Teddy Riner est arrivé à Londres avec un seul kimono mais aussi avec un seul but : la médaille d'or.  "J'ai fait ce qu'il fallait à l'entraînement", a-t-il reconnu en conférence de presse. "Je viens pour ça. J'ai travaillé quatre ans pour ça. Je ne viens pas pour une médaille, je viens pour l'or." Les choses sont claires. Et elles le sont en réalité depuis le 15 août 2008. Ce jour-là, Riner, co-favori chez les plus de 100 kg aux JO de Pékin, est éliminé au stade des quarts de finale par l'Ouzbek Abdullo Tangriev. Motif : non-combativité. Le judoka tricolore, repêché, trouve la force d'aller chercher la médaille de bronze. Mais, aujourd'hui, il ne rêve que d'une chose : transformer ce bronze en or.

Cinq titres mondiaux à son palmarès

Cinquième sacre pour Riner, 930

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A Londres, Riner sera une nouvelle fois favori. Entre 2007 et 2011, il a remporté cinq titres de champion du monde chez les lourds ou chez les toutes catégories. Le dernier en date a été décroché à domicile, en août dernier, à Paris. Il est l'incontestable n°1. "Je suis le plus fort, oui, mais le jour J, est-ce que je serai le plus fort ? C'est la vraie question."

Des questions, Riner s'en pose beaucoup. L'an dernier, à l'approche des Mondiaux de Paris, il confiait au micro d'Europe 1 "penser tout le temps aux JO". "Je me fais tous les scénarios possibles ! Du mec qui me met du truc dans la bouteille (sic), du mec qui m'empêche d'y aller, d'une technique que je "foire" ou que je glisse, l'arbitrage contre moi."

Un an plus tard, rien n'a changé. Riner ne pense toujours qu'à ça. "Je suis à fond dedans, surtout depuis que j'ai le tableau", a-t-il confié jeudi.  "D'abord, je prends le Polonais Janusz Wojnarowicz, puis un Kazakh ou un Espagnol que je ne connais pas. Au troisième tour, je pense retrouver le Cubain (Oscar) Brayson (...) Après, je n'ai pas regardé. En finale, il n'y a plus besoin de se poser de questions."

La finale, c'est celle qu'il faudra gagner pour entrer au panthéon du sport français, à 23 ans seulement. Pour autant, depuis 2008, Riner semble avoir pris de la distance par rapport aux événements et à la possibilité d'une défaite. "Cela (la défaite ndlr) peut arriver et quoi qu'il arrive, il faudra que je rebondisse. Je n'ai évidemment pas envie de perdre mais il faut juste se dire que c'est possible. J'imagine pouvoir perdre et si cela arrive, il faudra se demander pourquoi." Voilà pourtant "la" question que Riner n'entend pas se poser.