Laure Manaudou, le naufrage

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avec agences , modifié à
JO - La nageuse française a été éliminée dès les séries du 200 m dos, avec le 30e temps.

Il y avait quelque chose de pathétique dans les derniers mouvements de bras de Laure Manaudou dans sa série du 200 m dos, jeudi matin. Cela faisait déjà plusieurs secondes que les meilleures nageuses de sa série étaient arrivées et la championne olympique du 400 m de 2004 semblait se battre avec le bassin. "Je ne suis pas très contente de moi. J'étais un peu perdue. Je me suis rendue compte que je ne savais plus courir un 200 m", a confié Manaudou, qui avait déjà été éliminée dès les séries du 100 m dos, dimanche, avec le 22e temps.

Sur le 200 m, distance sur laquelle elle avait pourtant le 9e temps des engagées avant ces Jeux, Manaudou semblait avoir une meilleure chance d'aller en demi-finales. Las, elle a signé le 30e temps des engagées, à près de six secondes de la prodige américaine, Missy Franklin, 17 ans. "Les choses sont totalement différentes dans la chambre d'appel, les jeunes sont beaucoup plus relax, beaucoup moins attachées à la performance. J'essaie de m'inspirer de ce détachement, mais c'est à la fois un bien et un mal", a confié Manaudou, qui pourrait encore disputer le relais 4x100 m quatre nages à Londres.

Six secondes moins vite qu'au mois de mars

Comme sur le 100 m dos, Manaudou a réalisé un chrono (2'14"29) très nettement inférieur à celui qu'elle avait réalisé lors des championnats de France, en mars, à Dunkerque (2'08"06). "Je me suis un peu freinée au début même si on m'a dit que j'étais partie vite", a expliqué Manaudou. "Je ne regrette pas parce que c'est juste la suite de ce qui devait se passer, je savais que je ne m'étais pas entraînée pour du 200 m. Je ne regrette pas et au moins les meilleures sont en demies et moi je les encouragerai". Manaudou encouragera aussi son petit frère, Florent.

Car le plus jeune des deux Manaudou n'a lui pas failli à sa mission : se qualifier pour les demi-finales du 50 m qu'il disputera jeudi soir. "C'était stressant de le voir nager parce que j'étais en train de nager (dans le bassin de récupération, ndlr). C'est un vrai bonheur, il faut qu'il prenne de l'assurance. Il faut qu'il montre qu'il y ait au moins un des deux Manaudou qui est en demies et qui peut rentrer en finale." Sa grande sœur sera à coup sûr dans les gradins pour l'encourager vendredi soir. C'est là qu'elle a paru le plus à l'aise depuis son arrivée à Londres.