Agnel, le nouveau loup du sprint

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JO - Agnel, 20 ans, est la meilleure chance française en natation sur les distances courtes.

Ne vous fiez pas à son sourire enjôleur et à son visage poupin. Yannick Agnel, 20 ans, est déjà de la race des grands prédateurs. A Londres, le nageur niçois va chasser pas moins de cinq médailles sur le sprint et en relais : 100 m, 200 m, 4x100 m, 4x200 m et 4x100 m 4 nages. "J'ai un stress positif. Je suis pas mal excité mais j'essaie de garder une distance par rapport à tout ça. J'ai envie de donner le maximum. Forcément, je vais viser la plus haute marche du podium. Je veux en profiter, y aller confiant, faire la chose étape par étape", a confié Agnel cette semaine, à Dunkerque, lors de la dernière phase de préparation avant Londres.

Yannick Agnel, la nouvelle star tricolore :

Yannick Angel en compétition (930x620)

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Et le nouveau loup du sprint français peut légitimement avoir de l'appétit. L'an dernier, il s'était hissé en finale des 200 (5e) et 400 m (6e) lors des championnats du monde, son premier rendez-vous planétaire en grand bassin. Cette saison, il a réduit les distances en se concentrant sur les 100 et 200 m. Avec un vrai succès chronométrique. Sur la distance reine des Jeux, il est ainsi le troisième meilleur performeur de l'année (48"02) derrière les deux Australiens, James Magnussen (47"10) et James Roberts (47"63). Sur 200 m, il a tout simplement signé lors des championnats de France la meilleure marque mondiale (1'44"42) devant l'ogre américain Michael Phelps himself, lequel a finalement décidé de ne pas s'aligner sur cette distance à Londres. "Ça ne change pas énormément la donne. S'il a renoncé c'est qu'il savait qu'il avait peu de chances de l'emporter", confie le nageur tricolore, quintuple champion d'Europe juniors à Helsinki il y a deux ans, en 2010.

Il a décroché le bac S mention bien

Agnel est ainsi : rapide dans l'eau et incisif au micro. En 2009, lors de ses premiers championnats de France élite, il persista à nager en maillot de bain alors que la mode était à la combinaison intégrale en polyuréthane. "J'ai toujours nagé en maillot et je ne vois pas pourquoi je changerais", s'était-il alors justifié. Membre de l'Olympic Nice Natation, Agnel agit à sa guise, loin des deux principaux groupes de nageurs qui composent l'équipe de France, les "Parisiens" du Lagardère Paris Racing ou les "Marseillais" du Cercle des nageurs de Marseille.

Athlète accompli, Agnel est une tête dure mais aussi bien faite. Il y a deux ans, il a décroché son baccalauréat scientifique avec mention bien et affiche une belle aisance niveau communication. Depuis plusieurs mois, il tient une chronique dans L'Equipe Mag aux côtés de Camille Muffat et de son entraîneur Fabrice Pellerin, où il raconte sa préparation pour les JO. "On sera tous dans un mouchoir de poche. Sur une finale, tout est possible", reconnaît-il. Avec forcément le sourire en coin.