Le Japon, exotique et technique

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Les Bleus affrontent une équipe méconnue en Europe, mais talentueuse.

A quatre jours du choc face à l'Espagne en éliminatoires de la Coupe du monde 2014, mardi, l'équipe de France retrouve vendredi soir au Stade de France le Japon, qu'elle n'a plus plus affronté depuis neuf ans. Un adversaire exotique, logiquement inférieur mais aux qualités certaines et qui, après la France, se frottera au Brésil, mardi, en Pologne, pour un deuxième match amical sur le Vieux continent.

Nagatomo avec la Coupe d'Asie (930x620)

© REUTERS

Champion d'Asie en titre. Alors que la France pointe en 13e position du classement Fifa, le Japon n'est que dix places derrière, à la 23e. Le pays du Soleil-Levant, champion d'Asie en titre depuis son sacre, l'an dernier, face à l'Australie (1-0 a.p.), est également bien placé pour participer à sa cinquième Coupe du monde de rang. En effet, le Japon est actuellement premier de son groupe de qualification de la zone Asie, avec huit points d'avance (et un match en plus) sur l'Australie, troisième et premier pays non qualifié. "Notre objectif est de participer au Mondial et d'y faire bonne figure. Il nous reste deux ans pour nous préparer. Grâce à ce match et celui contre le Brésil, deux équipes au style de jeu différent, on va acquérir de l'expérience", a déclaré le sélectionneur italien de l'équipe, Alberto Zaccheroni. Lors de la dernière édition du Mondial, les Japonais s'étaient qualifiés pour les huitièmes de finale après avoir battu le Cameroun (1-0) et le Danemark (3-1) avant de chuter contre le Paraguay aux tirs au but. Soit bien mieux que la France.

Alberto Zaccheroni (930x620)

© REUTERS

Un entraîneur venu d'Italie. Zacherroni est le troisième sélectionneur étranger depuis 2002 à prendre en main le Japon après le Brésilien Zico (2002-06) et le Bosnien Iviva Osim (2006 à 2007). Passé par les plus grands clubs de la péninsule (Milan, Lazio, Inter, Torino, Juventus), Zaccheroni a été sacré champion d'Italie avec les Rossoneri en 1999. En prenant en main le Japon, il a fait le choix de se mettre à un autre football, plus offensif, moins maîtrisé. "Je suis très curieux et impatient d'affronter cette équipe de France mais je souhaite qu'on ne fasse pas que subir", a déclaré le technicien italien. "En Asie, nous sommes habitués à mettre la pression sur l'adversaire mais là, ce sera probablement l'inverse et c'est nouveau pour nous." L'atout majeur dans la manche de Zaccheroni, c'est Shinji Kagawa, passé l'été dernier du Borussia Dortmund à Manchester United pour 15 millions d'euros. "C'est important qu'il soit près du but car il est efficace dans la surface. Mais dans cette équipe, je préfère le faire jouer à gauche pour l'équilibre collectif." Avec Kagawa aligné sur l'aile gauche (ou milieu excentré ?), le Japon devrait affronter la France dans un 4-3-3 relativement classique où Mike Havanaar sera titulaire en pointe.

Kagawa avec Sir Alex (930x620)

© REUTERS

Des joueurs partout en Europe. Sur le onze de départ annoncé face à la France, deux joueurs seulement évoluent encore au Japon, en J-League : Yasuyuki Konno et Yasuhito Endo (au Gamba Osaka). Les autres jouent aux quatre coins de l'Europe : Kagawa évolue à Manchester United, Huvenaar au Vitesse Arnhem, aux Pays-Bas, Yuto Nagatomo à l'Inter Milan, Eiji Kawashima au Standard de Liège, en Belgique. Mais un gros contingent des joueurs retenus face à la France (6 sur 23) sont pensionnaires de la Bundesliga, un championnat tout feu tout flamme qui correspond le mieux à leur style de jeu. Mais tous ces joueurs sont loin d'être des titulaires en puissance dans leur club, ce qui pose souci à Zaccheroni, qui regrette le "manque de condition physique de certains joueurs et notamment ceux qui n'ont pas beaucoup de temps de jeu en Europe". Reste qu'avec Kagawa ou encore Keisuke Honda (CSKA Moscou, incertain face à la France et un temps pisté par le PSG), le Japon dispose des talents pour aller très loin au Brésil. Et d'abord pour contrarier la France.