Barça-Bayern, une finale avant l'heure

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LIGUE DES CHAMPIONS - Les deux géants, favoris de la compétition, s'affronteront en demi-finales le mois prochain.

Sans vouloir manquer de respect à la Juventus Turin et au Real Madrid, tenant du titre et recordman des titres dans l'épreuve (10), le tirage au sort des demi-finales de la Ligue des champions a débouché vendredi sur une finale avant l'heure avec l'opposition entre le FC Barcelone et le Bayern Munich, les deux favoris de la compétition.

Leaders de leur championnat respectif, le Barça et le Bayern ont également impressionné tout au long de la compétition, et notamment en quarts de finale avec, d'un côté, le trio "MSN" Messi-Suarez-Neymar, qui a fait valser le PSG, et de l'autre, la puissance de feu collective du Bayern, qui a écrasé le FC Porto 6-1 en quarts de finale retour, avec un cinglant 5-0 en quarante minutes. Ce Barça-Bayern marque également le retour de Pep Guardiola au Camp Nou, lui qui a été l'entraîneur des Blaugrana entre 2008 et 2012 avec deux titres en Ligue des champions, à la clé, en 2009 et 2011.

L'ancien joueur anglais devenu consultant, Gary Lineker, est enthousiaste :

"Barcelone-Bayern Munich. Cela devrait valoir le coup d’œil."

"Ce sera très, très émouvant.""Quand vous jouez une demi-finale, vous avez toujours une grosse équipe en face", a convenu Pep Guardiola vendredi. "L'année dernière, c'était le Real Madrid (défaite 1-0 à l'aller à Madrid et 4-0 à Munich au retour, ndlr), cette année, c'est Barcelone. J'ai un grand respect pour eux et je suis vraiment très heureux de vivre cette expérience. Mais, au bout du compte, ce n'est qu'un match de foot. Ce sera la première fois que je serai de retour au FC Barcelone, de retour à la maison. Évidemment, ce sera spécial pour moi et très, très émouvant." Ce le sera, sans aucun doute. D'abord parce que Pep est un enfant de la Masia, le centre de formation du géant catalan, qu'il a été le capitaine de l'équipe dans les années 1990, qu'il a été le grand ordonnateur de la domination du Barça au tournant des années 2010 - 14 titres en quatre saisons, quand même ! - et qu'il retrouvera en face de lui, Luis Enrique, qui a été son coéquipier.

Luis Enrique (960x640)

© Lluis GENE/AFP

"Ils ont le meilleur entraîneur." "C'est un match particulier puisque Pep est dans l'équipe adverse", a convenu Luis Enrique (photo), toujours en lice pour un triplé championnat-Coupe-Ligue des champions pour sa première année sur le banc du Barça. "C'est la première fois qu'il (Guardiola) va affronter son Barça. C'est la première fois que je vais me retrouver face à lui en tant qu'entraîneur, ce qui fait que c'est un match particulier pour moi, et je suis certain que ça sera également le cas pour mes joueurs. Dans ce type de situation, je me dis toujours que l'équipe qui doit jouer contre ce Barça a eu peu de chance. Le Bayern entend gagner, comme nous, et ils ont le meilleur entraîneur. Pep est le meilleur parce qu'il a gagné de nombreux titres, pour la manière dont il l'a fait et parce qu'il s'est adapté à un nouveau pays, à la langue assez compliquée, et qu'il y a imprimé ses conceptions." En effet, Guardiola, déjà champion d'Allemagne l'an dernier, est lui aussi en lice pour un triplé cette année, avec un deuxième titre de champion de rang quasiment acquis.

Deux matches de gala au lieu d'un. Du côté du Bayern, on semble se régaler de ce remake de la demi-finale 2013, que le Bayern avait survolée (4-0, 3-0). "Évidemment, seul le football permet d'écrire ce genre d'histoire", a souri le directeur sportif du Bayern Munich, Matthias Sammer, en faisant allusion au retour de Guardiola sur ses terres en tant qu'entraîneur. "Nous savons que nous serons face à une bonne équipe. C'est une situation dans laquelle il est agréable d'être, et je me réjouis déjà. Pep a lancé 'Allez on y va !' quand il a entendu le tirage. Offensivement, les deux équipes n'ont pas à se cacher. Ce que le Barça propose offensivement, c'est super, mais ce que le Bayern a devant, c'est aussi super."

Et pour tous les déçus qui regrettent que ce Barça-Bayern ne puisse avoir lieu en finale, on leur a trouvé deux raisons de se réjouir : cela offre un Barça-Bayern et un Bayern-Barça, soit deux matches de gala au lieu d'un, et deuxièmement, cela laisse ouverte la possibilité d'un clasico Barça-Real en finale, le 6 juin prochain, à Berlin, ce qui ne s'est jamais produit dans l'histoire de la Ligue des champions.

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