Les basketteurs français vont-ils vivre leur plus grand jour de gloire samedi matin à Tokyo ? La bande à Batum a l’occasion, à partir de 4h30 du matin (horaire imposé par le diffuseur américain NBC et qualifié "de grosse merde" par Evan Fournier), de remporter la plus belle victoire de sa carrière face aux États-Unis en finale du tournoi olympique. Les Bleus, qui ont sorti la Slovénie (90-89) en demi-finales, auront évidemment fort à faire face à l’ogre américain, grand favori de la compétition et en quête d’un quatrième sacre olympique consécutif. Mais les hommes de Vincent Collet ont de sacrés arguments à faire valoir.
D’abord, et c’est suffisamment rare pour être signalé, les Français restent sur deux victoires en compétition officielle face aux Américains, d'abord en quart de finale du Mondial 2019 (89-79), puis il y a deux semaines en ouverture de la compétition (83-76). Une bonne nouvelle qui pourrait en fait ne pas en être une, car à coup sûr la bande à Kevin Durant, l’un des meilleurs joueurs du monde, sera revancharde. Depuis cet affront d’ailleurs, Team USA s’est imposée avec plus de 30 points d’écart en moyenne face à ses adversaires.
Face à Kevin Durant et aux siens, la France a de sérieux atouts
Au niveau des individualités, l’équipe américaine, sur le papier, a de toute façon de quoi faire peur. Elle compte en son sein Kevin Durant, donc, meilleur marqueur de l’histoire des tournois olympiques, vainqueur en 2012 et 2016, et qui a chaque fois marqué plus de 30 points en finale. Inutile de chercher plus loin la principale menace pour la France. Le joueur des Brookyn Nets est secondé par le meneur Damian Lillard, par les champions NBA (avec Milwaukee) Khris Middleton et Jrue Holiday, ou encore Draymond Green et Devin Booker. Excusez du peu.
Mais en face, l’effectif français a aussi de sérieux atouts. Avec, d’abord, celui qui est probablement le meilleur défenseur du monde, Rudy Gobert. A ses côtés, citons Nando de Colo, l’un des tout meilleurs joueurs d’Euroligue, et à ce titre rôdé aux règles Fiba, mais aussi Evan Fournier, meilleur marqueur des siens avec 19,2 points de moyenne depuis le début des JO. Enfin, comment oublier Nicolas "Batman" Batum, capitaine héroïque, auteur du contre de la victoire face à la Slovénie en demi-finales, une action entrée directement dans le panthéon du basket français.
"Il faudra un chef-d'œuvre"
Surtout, les Bleus ne s’avancent pas en victime expiatoire. "Le rêve, c'est de gagner les JO contre les États-Unis. Donc voilà, il va falloir qu'on se repose, qu'on essaie de passer à autre chose et qu'on se prépare le mieux possible parce qu'il y a une équipe qui nous attend", a souligné Evan Fournier. Nicolas Batum, lui, rappelle l’expérience emmagasinée par les Bleus au fil des tournois internationaux. "Il ne faut pas qu'on fasse cette erreur qu'on a faite il y a dix ans", a déclaré le capitaine des Bleus en référence à l'Euro 2011 lorsque les Bleus s'étaient inclinés dans leur dernier match. Cette année-là, "on bat la Russie, on est heureux et après on fait un non-match contre l'Espagne en finale."
"On n'a jamais pensé, en les battant en début de tournoi, qu'on était meilleurs qu'eux. Mais on conserve l'ambition de le refaire. Il faudra juste inventer un nouveau chemin. Il faudra rester mobilisés. Il faudra être fidèles à notre identité", a appelé Vincent Collet. "Il faudra un chef-d'œuvre."
Pour la troisième fois après 1948 et 2000, les Bleus vont tenter d'enfin monter sur l'Olympe, après deux échecs subis sur la dernière marche, à chaque fois contre les États-Unis. Mais cette fois, alors que nul n’osait parier sur une victoire française il y a 21 ans lors des Jeux de Sydney, aujourd’hui nombreux sont ceux qui rêvent, plus ou moins ouvertement, d’une victoire qui serait historique.