Vilnius, altius, fortius ?

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Thomas PISSELET , modifié à
Après une semaine passée à Siauliai, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière lettone, l'équipe de France a débarqué ce mardi matin à Vilnius. Où le ciel et le programme qui les attendent sont chargés. Auteur d'un premier tour parfait, avec cinq victoires, les Bleus se frottent cette semaine à la Turquie, la Lituanie puis l'Espagne. Seront-ils capables de hausser davantage leur niveau de jeu ?

Après une semaine passée à Siauliai, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière lettone, l'équipe de France a débarqué ce mardi matin à Vilnius. Où le ciel et le programme qui les attendent sont chargés. Auteur d'un premier tour parfait, avec cinq victoires, les Bleus se frottent cette semaine à la Turquie, la Lituanie puis l'Espagne. Seront-ils capables de hausser davantage leur niveau de jeu ? En quittant Siauliai pour Vilnius, où ils sont arrivés en fin de matinée ce mardi, les joueurs de l'équipe de France n'ont pas seulement changé d'hôtel ni de décor. Ils ont surtout changé de dimension, et les quelques buildings qui fleurissent sur les bords de la rivière Neris n'en sont qu'une illustration. Même s'ils ont battu jusque-là la Lettonie, Israël, l'Allemagne, l'Italie puis la Serbie, lundi soir au terme d'un match somptueux (97-96, a.p.), les Bleus n'ont toujours pas fait le plus dur. Qui arrive seulement maintenant avec un deuxième tour homérique. "Pour le moment, on est intouchables. C'est à nous de tout faire pour le rester", affirme Mickaël Gelabale. Au programme des hommes de Vincent Collet cette semaine, trois matches tous plus relevés les uns que les autres. D'abord face à la Turquie vice-championne du monde, dès mercredi (17 heures), puis contre la Lituanie troisième du Mondial 2010 deux jours plus tard (20 heures) et enfin devant l'Espagne championne d'Europe dimanche (17 heures). L'avantage, c'est qu'ils entament ces trois cols hors catégorie avec le plein d'essence puisque leur bilan est de deux victoires contre zéro défaite. "On sort d'un groupe difficile pour tomber dans un groupe de la mort, résume Ali Traoré. Mais là, on est idéalement placés et il ne faudra pas gâcher cette chance." Une victoire lors de ces trois rencontres suffira aux Bleus pour se qualifier en quarts de l'Euro 2011. Aucune autre équipe de cette poule n'est dans une situation aussi favorable. "Quelque part, ce match face à la Turquie est un huitième de finale. Mais si on n'y arrive pas, on en aura un autre à disputer deux jours plus tard", explique Vincent Collet. Un sélectionneur qui, il l'a avoué, a coaché contre la Serbie le plus beau match de sa carrière en équipe de France. Espérons que sa référence changera d'ici au 19 septembre, date de la finale. Cela voudra dire que Boris Diaw et ses partenaires seront allés loin. Mais après un début de parcours aussi brillant, peuvent-ils hausser davantage leur niveau de jeu ? Oui, répond le coach national. Collet: "On peut gratter un peu défensivement" Selon lui, ses joueurs ont encore des progrès à faire. Défensivement, surtout. Car les Bleus possèdent, fait rarissime ces dernières années, la meilleure attaque de la compétition (87,6 points de moyenne par match). "On est l'équipe qui marque le plus dans la raquette, se satisfait-il. Mais je pense qu'on peut gratter un peu défensivement sur quelques situations de pick-and-roll et de post-up, sur quelques actions où on ne fait pas faute, de un-contre-un où l'on est en difficulté et au lieu de faire faute, on accepte de prendre le panier. A ce niveau-là, je trouve qu'on a encore du retard par rapport aux grandes nations. Et quand on sait que les matches se jouent à deux ou trois paniers, ce sont forcément des choses que l'ont peut regretter un jour." Malgré ces petites imperfections, les coéquipiers de Tony Parker ont tout de même fait leur effet à Siauliai, s'imposant comme l'un des favoris naturels pour le titre. L'impact de Joakim Noah, Kevin Séraphin ou même Ali Traoré à l'intérieur est une belle nouveauté, l'adresse extérieure aussi (25/62 soit 40,3%). Et, plus que tout, l'état d'esprit est le bon. "Dans la générosité, dans la réceptivité, il y a une volonté de la part de tout le monde d'apporter, de progresser. Pour moi, c'est le plus précieux, savoure Vincent Collet. Sur les deux derniers matches, j'ai aimé le caractère qu'on a affiché dans des situations difficiles. Malheureusement, je ne suis pas naïf. Je sais qu'il faut tout recommencer. On repart à zéro contre des adversaires qui sont sensiblement du même niveau que les Serbes." Mais avec un bon paquet de certitudes en plus.