Un péplum en ouverture

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SYLVAIN LABBE , modifié à
La superproduction voulue par la Ligue nationale (LNR), qui pour la première fois a choisi de planter ce week-end son grand barnum du Top 14 en un seul et même lieu, le Stade Vélodrome de Marseille, pour accueillir ses demi-finales, s'offre un choc royal dès ce vendredi avec les énièmes retrouvailles entre Clermontois et Toulousains. Le Stade veut récompenser son impeccable parcours d'un titre que l'ASM rêve de conserver.

La superproduction voulue par la Ligue nationale (LNR), qui pour la première fois a choisi de planter ce week-end son grand barnum du Top 14 en un seul et même lieu, le Stade Vélodrome de Marseille, pour accueillir ses demi-finales, s'offre un choc royal dès ce vendredi avec les énièmes retrouvailles entre Clermontois et Toulousains. Le Stade veut récompenser son impeccable parcours d'un titre que l'ASM rêve de conserver. La page d'accueil du site Internet de l'ASM Clermont Auvergne donne le ton. Le festival de Cannes a trouvé sa Palme d'or, mais le Top 14 est sur le point de rendre son verdict et d'attribuer son célèbre Brennus. Arverne depuis un an et le sacre inédit des Clermontois, le voilà prêt à s'offrir de nouveau au plus méritant. "Le retour du Clan", c'est sous ce titre, aussi accrocheur que rassembleur, que l'affiche de l'évènement se décline. Tout y est, du casting, qui n'oublie pas un des joueurs, au metteur en scène, Vern Cotter et son staff : un nouveau "block-buster" en puissance d'autant que l'ASM s'offre un contradicteur à l'écran de choix: un Stade Toulousain, qui aligne les succès critiques et publics, en même temps que les récompenses. Clermont face à Toulouse, première demi-finale de ce Top 14 en attendant le duel plus inattendu des outsiders samedi, c'est là l'ouverture rêvée pour donner le ton d'un week-end qui marque une grande première. Pour la première fois de son histoire, le championnat investit une seule et même unité de lieu et la Ligue nationale (LNR) donne pour écrin à ces demi-finales la cité phocéenne. Le temps d'un week-end, Marseille, la ville de l'OM et du football roi, va s'offrir aux passionnés d'ovalie. Près de 120 000 supporters -un nouveau record d'affluence attendu- qui sur deux jours vont enflammer le Vieux Port et ses alentours (voir : Marseille, droit à l'essai). Novès: "C'est vrai qu'on les connait bien..." Clermont face à Toulouse : les Champions de France sortants face aux Champions d'Europe 2010. L'affiche est exceptionnelle et la pelouse du Vélodrome aura des airs de piste aux étoiles ce vendredi soir, aux alentours de 21 heures, quand M. Garces sifflera le coup d'envoi de ce classique des classiques. Thierry Dusautoir, de retour en tant que capitaine des Rouge et Noir, l'énonce sans lassitude : le voilà à la veille d'une quatrième confrontation face aux Clermontois en phases finales. Vainqueur d'une finale en 2008, il sait aussi que le Stade reste face à l'ASM sur deux revers à ce stade des demi-finales en 2009 (9-19) et en 2007 (15-20). Un dernier revers qui avait pour cadre... le Vélodrome, où Aurélien Rougerie cette année-là avait traversé le terrain pour arracher la deuxième des quatre finales du Top 14 consécutives jouées par les Jaune et Bleu (voir par ailleurs). Une permanence au plus haut niveau qui n'atteint pourtant pas l'exceptionnelle récurrence de l'équipe de Guy Novès, qualifiée pour sa dix-huitième demi-finale de rang. Qui dit mieux ? Personne, tout simplement... "C'est vrai qu'on les connait bien, confirme le manager toulousain. C'est pour cela aussi que, pour préparer ce match, nous avons évité de faire trop de vidéo, pour ne pas saouler les joueurs. Du coup, pour notre préparation tactique, nous sommes entrés dans le détail du détail." Un poncif peut-être, mais une évidence dans ces confrontations au couteau auxquelles sont totalement rompues ces deux équipes d'exception. Le Stade, auquel son impeccable parcours en saison régulière -en tête depuis la 11e journée- n'offre pourtant aucune garantie face à la menace d'une possible saison blanche, pas plus que sa performance énorme réussie, malgré la défaite, en demi-finales de la H Cup face aux futurs Champions d'Europe du Leinster (voir Dusautoir: "On n'a pas de pression"). Même les trois semaines sans match offertes au leader de la saison régulière posent question: "Un handicap, non. Une nouveauté, oui, commente Novès. C'est la première fois que cela nous arrive. Comme toute contrainte, il a fallu la positiver." Tout comme Clermont a su dépasser une saison cahoteuse et avec surmonter les absences des Rougerie, Domingo et Nalaga pour renverser en barrages un écart de 21 points face au BO et croire encore à un possible doublé. Délesté de la pression de ce fameux premier titre et soucieux, comme c'est aussi le cas à Toulouse (Skrela, Kelleher, Michalak), de saluer comme il se doit le départ de grands anciens (Ledesma, Scelzo, Privat et Lauaki) (voir Ledesma: "Novès est le plus fort"), Clermont semble comme libéré. Et il n'y a pas de hasard capable aussi de renouer avec ce jeu à mille temps, au rythme endiablé, qui a eu raison des Biarrots et fait son bonheur il y a un an: "la seule façon de battre le Stade Toulousain avance sur le site du club un Vern Cotter, qui affirme sa volonté d'imposer son jeu". "Nous devrons les empêcher de mettre de la vitesse et les faire reculer sur les impacts, et cela pendant 80 minutes." Charmant programme ! "L'important est d'être en forme au bon moment", clame encore Julien Bonnaire. Le décor est planté, le reste n'est plus que littérature.