US Open : Marin Cilic, l'élève veut égaler le maître

Marin Cilic après sa victoire contre Roger Federer.
Marin Cilic après sa victoire contre Roger Federer. © REUTERS
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HÉRITIER - Le Croate espère succéder à son entraîneur Goran Ivanisevic, seul compatriote à avoir remporté un Grand Chelem.

C'est l'histoire d'un gamin qui veut égaler son illustre compatriote. Lundi soir, le tennisman croate Marin Cilic disputera la finale de l'US Open contre le Japonais Kei Nishikori. Une affiche inattendue puisque aucun des deux joueurs n'a remporté le moindre Grand Chelem. En effet, Marin Cilic est le premier Croate à atteindre une finale d'un tournoi majeur depuis son entraîneur, Goran Ivanisevic, qui a remporté Wimbledon en 2001. Alors, forcément, Marin Cilic, qui est assuré de grimper à la 12e place du classement ATP, n'a qu'une envie : devenir le digne successeur de son coach.

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Goran Ivanisevic, lors d'un match d'exhibition.

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Ils se connaissent depuis longtemps. Goran Ivanisevic entraîne Marin Cilic depuis un an. Mais les deux Croates se sont rencontrés bien avant. Ivanisevic raconte sa première rencontre avec le finaliste de l'US Open dans les colonnes de l'Equipe : "Il avait quatorze ans la première fois que je l'ai vu et je l'ai présente à Bob Brett (l'ancien coach australien d'Ivanisevic). Ca fait onze ans que je le suis." Mais Ivanisevic n'a sauté le pas que cette année.

Marin Cilic sort alors d'une suspension pour dopage après un contrôle positif à un stimulant en mai 2013. Le Croate de 25 ans est alors suspendu 9 mois, avant que le Tribunal arbitral du sport ne réduise sa peine à 4 mois. Une période difficile qui a pourtant été un tournant dans la carrière du jeune tennisman.

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Un gros travail sur le mental. Quand Cilic finit de purger sa suspension, il est redescendu à la 47e place au classement ATP. Goran Ivanisevic prend alors en main les entraînements de son jeune compatriote. Pour Marin Cilic, les effets sont immédiats, comme il le déclarait en février dernier sur le site de l'ATP : "Ma suspension m'a fait mûrir, cela m'a permis de me reposer physiquement et d'ajouter des nouveaux élements dans mon jeu. J'ai progressé, je le sens cette saison".

Ivanisevic explique dans l'Equipe que le déclic a eu lieu au tournoi de Rome  : "Je lui ai dit : Maintenant, stop, on va de l'avant. Et là tu rentreras dans le top 10, sinon tu vas rester à ta place. Quelque chose a changé dans son esprit à ce moment là. Je l'ai remarque à Roland-Garros contre Djokovic (défaite en 4 manches au 3e tour). Là j'ai pensé que son heure allait venir tôt ou tard." A Marin Cilic de ne pas rater son rendez-vous avec l'histoire.

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Le service, leur atout maître. L'histoire, revenons-y. Goran Ivanisevic, c'est avant tout un service légendaire. Et ça, Marin Cilic le sait depuis son plus jeune âge, lui qui a regardé son futur coach remporter Wimbledon en 2001. Alors, forcément, l'élève a écouté le maître.  "On a travaillé son lancer et la façon dont il frappe la balle, plus tôt. Il y aussi l'aspect de ne pas reculer après avoir servi. Il a parfaitement absorbé tout ça. Il sert comme un champion du monde", certifie Ivanisevic.

Et il n'est pas loin de la vérité. Depuis le début de l'US Open, le jeune Croate est monstrueux au service. Ainsi, contre Tomas Berdych en quart de finale, il a accumulé 19 aces. En demi-finale, contre la légende Roger Federer, il en a réussi 13. Mais pour battre le Suisse, le vainqueur des tournois de Zagreb et de Delray Beach, cette saison, ne s'est pas contenté de servir comme son illustre prédecesseur. Après sa victoire impressionnante contre Federer (6-3, 6-4, 6-4), le Croate a résumé : "Du premier au dernier point, j'ai sans aucun doute pratiqué le meilleur tennis de ma vie". Oui, mais Kei Nishikori, son adversaire en finale lundi soir, peut dire lui aussi exactement la même chose.