Tsonga tombe le roi

  • Copié
François TESSON , modifié à
Le Queen's sourit décidément aux Français. Après Adrian Mannarino, vainqueur de Juan Martin Del Potro jeudi, c'est cette fois Jo-Wilfried Tsonga qui est venu à bout d'un Rafael Nadal émoussé (6-7, 6-4, 6-1). Le Manceau affrontera James Ward, tombeur de Mannarino, en demi-finale samedi. A Halle, Gaël Monfils s'est également qualifié pour le dernier carré aux dépens de Florian Mayer (6-4, 6-4).

Le Queen's sourit décidément aux Français. Après Adrian Mannarino, vainqueur de Juan Martin Del Potro jeudi, c'est cette fois Jo-Wilfried Tsonga qui est venu à bout d'un Rafael Nadal émoussé (6-7, 6-4, 6-1). Le Manceau affrontera James Ward, tombeur de Mannarino, en demi-finale samedi. A Halle, Gaël Monfils s'est également qualifié pour le dernier carré aux dépens de Florian Mayer (6-4, 6-4). On dirait bien que le vert sied parfaitement aux Bleus. Au lendemain de l'exploit d'Adrian Mannarino contre Juan Martin Del Potro, c'était au tour de Jo-Wilfried Tsonga ce vendredi de renverser une montagne sur le gazon du Queen's. Sous les yeux du premier ministre britannique David Cameron, le Manceau s'est senti le droit de bouleverser la hiérarchie en s'offrant la tête de Rafael Nadal, le vainqueur de l'édition 2008, en quarts de finale. Certes, à le voir goûter le gazon dès le deuxième point, on pouvait se douter que ce n'était pas le jour du numéro 1 mondial. L'Espagnol est clairement apparu émoussé, et paye sans doute les efforts consentis ses derniers jours entre Paris et Londres. Il avait déjà donné quelques signes de lassitude jeudi contre Stepanek (6-3, 5-7, 6-1). Mais encore fallait-il à Tsonga se montrer suffisamment solide pour marcher sur le double vainqueur de Wimbledon. Convaincant contre Berrer (6-1, 6-0) pour son entrée en lice, le Manceau n'avait pas pu se tester contre Llodra jeudi, à cause de l'abandon prématuré de son occasionnel partenaire de double. Contre Nadal, Tsonga a pu observer qu'avec sa première balle il peut gêner quasiment tous les joueurs du circuit sur une telle surface. Même un Nadal qu'il affrontait pour la première fois sur gazon. Durant le début de la première manche, il a livré un véritable récital au service, avec pas moins de 16 aces. Mais faute de breaker le Majorquin, Tsonga s'est exposé et a fini par craquer dans le tie-beak (7-3). Ward, la surprise Terminé ? Pas du tout. Depuis qu'il s'est séparé d'Eric Winogradsky, Tsonga, on le sait, montre une autre attitude sur le court. Le n°4 Français n'a pas baissé les bras et a profité de la porte entrouverte par un Espagnol moins tueur qu'à l'accoutumée. "Jo", enfin plus entreprenant, et comme par miracle plus en réussite dans le jeu, s'est alors mis à dérouler, et à monter en régime quand son adversaire accusait le coup. Le deuxième set remporté (6-4), le dernier devenait une formalité (6-1). Pour la deuxième fois de sa carrière, après sa mémorable demi-finale à l'Open d'Australie en 2008, Tsonga s'offre Nadal. De bon augure. Tsonga affrontera samedi James Ward, qui vient de faire une "Mannarino" contre Mannarino. Comme le Francilien jeudi, le Britannique, déjà tombeur de Wawrinka en début de semaine, a franchi deux tours dans la même journée. Quelques heures après avoir stoppé le tenant du titre, le 216e joueur mondial s'est arraché pour venir à bout de Mannarino au terme d'un match fou (6-2, 6-7, 6-4). Ward avait le match en mains avec un set d'avance et un break dans la deuxième manche, avant de laisser le Français revenir. Dans le tie-break, le Londonien a manqué une demi-douzaine de balles de match avant de s'incliner (16-14 !). Breaké d'entrée de troisième manche, Ward a rapidement égalisé avant de finalement porter l'estocade dans le dixième jeu (6-4). Où s'arrêtera-t-il ? Si les projecteurs sont moins braqués sur lui, Gaël Monfils réalise également un joli parcours à Halle. Le Parisien a confirmé les promesses entrevues lors des premiers tours en venant à bout de Florian Mayer. Un grand serveur, 18e mondial, devant son public. Pas mal. Son jeu demande évidemment de l'adaptation sur le gazon, mais ce résultat (6-4, 6-4) est plus qu'encourageant. Samedi, il affrontera Philipp Kohlscreiber. Pour ce qui ne sera que sa deuxième demi-finale sur herbe, après Nottingham en 2008.