Triaud ne change rien

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Thomas SINIECKI , modifié à
La situation bordelaise imposait à Jean-Louis Triaud de prendre la parole. Ce que le président des Girondins a fait, dans un entretien accordé au Parisien, en défendant son entraîneur Jean Tigana. Et en parlant à nouveau des décisions arbitrales contraires selon lui, à Marseille ou bien sûr contre Caen.

La situation bordelaise imposait à Jean-Louis Triaud de prendre la parole. Ce que le président des Girondins a fait, dans un entretien accordé au Parisien, en défendant son entraîneur Jean Tigana. Et en parlant à nouveau des décisions arbitrales contraires selon lui, à Marseille ou bien sûr contre Caen. La crise couvait à Bordeaux. A vrai dire, elle est même bien présente, mais le président Jean-Louis Triaud s'est attelé à pacifier un peu l'atmosphère ambiante en apportant son soutien à Jean Tigana, mardi dans les colonnes du Parisien: "La question de son départ ne se pose pas. Il n'est ni arbitre, ni joueur ! On ne peut pas tout lui reprocher. Il n'y a pas de décision à prendre le concernant..." Voilà qui a au moins le mérite d'être clair, même si les premiers discours des présidents dans ce genre de situations sont toujours à prendre avec précaution. Pour le boss des Girondins, le responsable principal ne se nomme donc pas Jean Tigana. Presque un peu fataliste, Triaud ne pense pas qu'un autre ferait mieux que lui. "Je l'ai eu au téléphone et il était déçu mais que voulez-vous qu'il fasse ? Des claquettes ? Ni lui ni un autre, personne n'est découragé. On ne veut pas se jeter du pont de pierres, ni paniquer." En un mot comme en cent, changer les choses serait peut-être pire d'après Jean-Louis Triaud. "Je n'ai pas vu le match" Ce message de soutien envers Tigana intervient au lendemain de l'appel des Ultramarines (principal groupe de supporters) à boycotter le début de match face à Auxerre, samedi à l'occasion de la 25e journée de Ligue 1. "Nous appelons tous les supporters girondins las de tant de médiocrité à arriver au stade en retard, à ne pénétrer dans les tribunes qu'à partir du premier quart d'heure de jeu afin de montrer à nos joueurs que le temps du repos et de la zénitude est définitivement terminé pour eux (...) Nous ne pouvons continuer à supporter une bande d'enfants gâtés et capricieux qui salissent l'image d'un club." En agissant de la sorte, Jean-Louis Triaud se conforme quelque part à l'opinion de ses supporters, qui ciblent donc essentiellement les joueurs et non l'entraîneur. Sans oublier d'en remettre une petite couche, quand même, sur les arbitres: "A Marseille, on nous prive d'un penalty et l'OM marque alors qu'il y a une main au départ de l'action. Contre Caen, on nous refuse un but valable. J'aurais aimé voir notre performance à Lorient avec plus de points. On ne peut pas traverser ces évènements contraires en restant indemnes." Précision importante, toutefois: Triaud, de son propre aveu, n'a "pas vu le match" et s'est basé sur une conversation au téléphone avec Tigana et le directeur général Alain Deveseleer pour analyser la performance bordelaise à Lorient.