Tournoi des Six Nations : le piège italien

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avec AFP , modifié à
RUGBY - Et si l'équipe d'Italie offrait une opposition plus redoutable que l'Angleterre ?

Le week-end dernier, les Bleus ont enthousiasmé le public du Stade de France en l'emportant dans les dernières minutes face à l'Angleterre, en ouverture du Tournoi (26-24). Un peu plus d'une semaine plus tard, ils retrouvent l’enceinte dionysienne, dimanche, contre l'Italie. Pas forcément un match plus facile. L'explication en quatre points.

L'adage veut qu'il est difficile de remporter deux matches consécutifs à domicile. C'est le défi auquel va être confronté le XV de France, dimanche, face à l'Italie. Remaniée à la marge - trois postes seulement sur quinze -, l'équipe de Philippe Saint-André sera à peu près la même que celle qui a résisté à la furia anglaise avant de l'emporter dans les dernières minutes. "On n'a pas de quoi rouler des mécaniques actuellement, on vient de gagner un match. On a eu une année 2013 difficile (8 défaites, un nul, deux victoires, ndlr). Au contraire, il faut démontrer une envie de s'améliorer, d'être plus efficace, de valider tout ça par une deuxième victoire", a insisté "PSA" en conférence de presse. Lui au moins a conscience du danger.

Personne n'attendait le XV italien contre les Bleus, en ouverture du Tournoi. Et pourtant, la Squadra Azzurra avait réussi à créer la surprise lors de en ouverture (23-18). "Certaines défaites marquent et celle de l'an dernier a marqué beaucoup de monde", souligne le pilier Thomas Domingo. Philippe Saint-André, lui non plus, n'a pas oublié. "Ils nous ont battus l'an dernier, à nous d'avoir de la mémoire", a-t-il insisté. "On vient de battre l'Angleterre qui est une des quatre meilleures nations du monde. L'Italie est entre la huitième et la dixième." Les Transalpins font tellement peur au sélectionneur tricolore qu'il les voit plus haut qu'ils ne le sont : 13e au classement IRB. Mais, pour les Bleus, ils restent un ennemi n°1. Avant la victoire inaugurale du Tournoi 2013, l'Italie avait déjà fait chuter la France deux ans plus tôt, sur un score quasi identique, toujours à Rome (22-21).

L'an dernier, l'Italie n'a pas seulement battu la France. Elle a également battu l'Irlande pour la première fois de son histoire dans le Tournoi (22-15) tout en faisant trembler l'Angleterre à Twickenham (défaite 18-11). Forte de ce bilan de deux victoires pour trois défaites, l'Italie a terminé quatrième du dernier Tournoi, son meilleur résultat jusque-là, elle qui a longtemps été abonnée à la dernière place (8 fois sur 14). "On sait que c'est une équipe avec beaucoup d'expérience, très costaud, avec pas mal de rugby", a insisté le capitaine des Bleus, Pascal Papé. "C'est du lourd l'Italie, on se méfie énormément de cette équipe-là", qui pourra compter notamment sur une ligne d'arrières rajeunie, avec notamment le centre Michele Campagnaro, auteur de deux essais la semaine dernière au Millenium Stadium face au pays de Galles.

La semaine dernière, l'Italie a confirmé l'étendue de ses progrès en résistant au double vainqueur sortant gallois (défaite 23-15). Non, l'Italie n'est plus une chair à canon. Et c'est déjà là une réussite pour l'entraîneur français des Transalpins, Jacques Brunel. "L'Italie, c'est une équipe qui a une bonne organisation, avec beaucoup d'expérience dans son paquet d'avants, qui conserve bien le ballon", estime Saint-André. "A nous de mettre de la vitesse et énormément d'engagement." L'engagement, c'est l'une des vertus de cette Squadra Azzurra et de sa ligne d'avants, emmenée par son capitaine, le 3e ligne du Stade français Sergio Parisse (photo). "Sergio, c'est le meneur d'hommes de l'équipe d'Italie, peut-être aussi le meneur de jeu", a estimé son alter-ego français, Pascal Papé, capitaine des Bleus. "C'est peut-être le meilleur N°8 du monde avec (le Néo-Zélandais) Kieran Read." Oui, c'est une vraie équipe, avec des talents, que les Bleus vont défier dimanche. Méfiance, donc.

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