Toulouse souffle le champion

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Premier qualifié pour la finale du Top 14, le Stade Toulousain, n°1 de la saison régulière, a dominé Clermont, champion en titre, de la tête et des épaules (29-6), et avec le mistral, vendredi, sur la pelouse du Vélodrome. Rupeni Caucaunibuca, auteur des deux essais toulousains, a concrétisé la supériorité de sa formation. Toulouse sera donc au rendez-vous de la finale du 4 juin prochain, reste à savoir qui, du Racing-Métro ou de Montpellier, il y rencontrera.

Premier qualifié pour la finale du Top 14, le Stade Toulousain, n°1 de la saison régulière, a dominé Clermont, champion en titre, de la tête et des épaules (29-6), et avec le mistral, vendredi, sur la pelouse du Vélodrome. Rupeni Caucaunibuca, auteur des deux essais toulousains, a concrétisé la supériorité de sa formation. Toulouse sera donc au rendez-vous de la finale du 4 juin prochain, reste à savoir qui, du Racing-Métro ou de Montpellier, il y rencontrera. Champion d'Europe en 2010, le Stade Toulousain vise plus que jamais le Brennus en 2011. Fidèles à la statistique qui veut que depuis l'instauration du Top 14 lors de la saison 2005-2006 le leader de la saison régulière se qualifie toujours pour la finale, Thierry Dusautoir et ses coéquipiers seront de retour samedi prochain, au Stade de France, pour y chercher un possible dix-huitième titre de Champion de France. La logique d'une saison respectée quand Clermont, Champion de France en titre, a fini par céder, tué cette fois par une nouvelle entame de match catastrophique et rattrapé par une somme de détails qui, accumulés tout au long d'une saison chaotique, lui auront été fatals. Il n'y aura pas de cinquième finale consécutive à Paris pour les hommes de Vern Cotter et c'est une page qui se tourne en Auvergne, où les Ledesma, Privat, Scelzo et autre Lauaki vont céder leur place à d'autres... Parmi lesquels on retrouvera un David Skrela impitoyable ce vendredi pour ses futurs couleurs avec ses 14 points à 100 % de réussite. Un total que complète le premier essai de la rencontre, action sublime, qui comme un clin d'oeil met en lumière trois joueurs (Jauzion, Poitrenaud et Caucaunibuca), qui s'ils n'auront pas les honneurs de la prochaine Coupe du monde, font le bonheur de Toulouse. Toulouse pied au plancher Comme pour donner le ton de ce choc majuscule, qui n'a toutefois pas rempli le Vélodrome -56 667 spectateurs sur les 58 000 places disponibles- Cédric Heymans, s'il n'ose pas défier le mistral, face auquel Toulouse a décidé de jouer, n'hésite pas en revanche sur cette relance aussi improbable que superbe depuis son propre en-but et trouve un trou de souris pour alerter Rupeni Caucaunibuca, relais parfait d'un Vincent Clerc, forfait. L'action de cent mètres qui s'en suit met déjà en branle tout le Stade. Les avants, sur cette passe acrobatique de William Servat pour Louis Picamoles, profitent du surnombre, tandis que Jean-Marc Doussain dynamise. L'essai se dessine qu'un en-avant de Clément Poitrenaud à l'entrée de l'en-but annihile. La pénalité face aux poteaux que convertit David Skrela est un moindre mal pour Clermont (3-0, 6e). Toulouse met le feu à cette entame et, sur cette belle prise de Jean Bouilhou sur la ligne médiane, Yannick Jauzion, de retour en tant que titulaire, sort de sa boîte, plein fer dans l'axe, pour croiser main-main avec Poitrenaud, qui s'en va servir Caucaunibuca lancé: cette fois, l'essai entre les perches, que transforme Skrela, est imparable (10-0, 8e). Une fois encore, comme en barrages face au BO, l'ASM est prise à la gorge et s'en remet à ce coup de pied venu d'ailleurs d'Anthony Floch, précis à soixante mètres et bien aidé par le vent (10-3, 15e). Mais Toulouse, qui allie vitesse et puissance, est impérial pour repousser les Champions de France dans leurs 22 mètres et capitaliser sur la botte de Skrela si près des poteaux et dans ces conditions ventées (13-3, 23e). Si Clermont, invisible dans les 22 mètres adverses, se montre pour l'heure inoffensif, le Stade, en quête d'un second souffle, ne soigne pas sa copie, comme sur cette penaltouche qu'Heymans ne trouve pas (31e), ce renvoi de Skrela directement en touche (36e), ou cette indiscipline au sol de Dusautoir, qui vaut à Morgan Parra d'inscrire des 50 mètres en coin ses premiers points (13-6, 35e). De flamboyant, Toulouse en deviendrait quelconque et, pour ne rien arranger, perd la main en mêlée, où Census Johnston tombe dans le collimateur de M. Garces. Parra touche du bois (39e), mais à l'image du grossier en-avant de "Caucau" sous ses perches, le Stade rejoint les vestiaires avec l'avantage, mais aussi avec l'ombre d'un doute... Tombé dans l'approximation, Toulouse, dont le jeu de passes souffre aussi du vent, doit rectifier le tir. Quand l'ASM, impuissante, sollicite son banc avec les rentrées rapides de Zirakashvili, Paulo et Lauaki. Si le Stade est loin d'attaquer cette reprise comme son début de match, au moins son pack retrouve-t-il des couleurs et pousse Lionel Faure à la faute, que sanctionne Skrela des 41 mètres (16-6, 47e). L'ASM tournait à vide La cote d'alerte est atteinte pour l'ASM, qui envoie enfin du jeu et signe sa première longue séquence dans le camp toulousain sans pour autant la convertir (50e). Trop de fautes dans la partition clermontoise, qui privent de continuité et comblent un Skrela impeccable à près de 60 mètres (19-6, 53e). Les sorties sur blessure de Julien Bonnaire, puis de Lauaki, au milieu d'un coaching aussi brouillon que pléthorique, n'indiquent rien de bon pour les tenants du titre, dont la puissance semble s'exprimer à vide. Une pénalité dans les cordes de Parra jouée trop vite en dit long sur la perte de lucidité qui pointe dans les rangs jaune et bleu (55e). Un pack qui explose, un nouvel entrant, Murimurivalu, qui "dégueule" son premier ballon et c'est tout Clermont qui perd pied, même si Nicolas Bézy, par son zéro pointé sur ses trois premières tentatives (61e, 63e, 72e), supplée bien mal Skrela. Le dernier quart d'heure s'étire comme une évidence, une action initiée par Médard échoue de peu (65e), avant que le jeune Bézy ne réussisse son premier coup de pied (22-6, 79e), qui ressemble alors à celui de la gagne... Mais le dernier mot revient à un Caucaunibuca lui-même revenu de nulle part (29-6, 82e), parti seul pour un essai en contre de 80 mètres. Et les supporters Rouge et Noir d'entonner un refrain bien connu: "On vient, on gagne et on s'en va !"