Stop ou encore ?

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Régis AUMONT , modifié à
Comme chaque mois de janvier, l'équipe de France de handball repart en conquête. Sacrés champions olympiques, du monde et d'Europe entre 2008 et 2010, les hommes de Claude Onesta remettent leur suprématie en jeu en Suède, théâtre du 22e Mondial de l'histoire. Et même privés de deux joueurs cadres (Narcisse et G. Gille), les Bleus, opposés à la Tunisie pour leurs débuts vendredi, à Kristianstad, semblent les mieux armés pour se succéder au palmarès.

Comme chaque mois de janvier, l'équipe de France de handball repart en conquête. Sacrés champions olympiques, du monde et d'Europe entre 2008 et 2010, les hommes de Claude Onesta remettent leur suprématie en jeu en Suède, théâtre du 22e Mondial de l'histoire. Et même privés de deux joueurs cadres (Narcisse et G. Gille), les Bleus, opposés à la Tunisie pour leurs débuts vendredi, à Kristianstad, semblent les mieux armés pour se succéder au palmarès. Depuis trois ans le refrain est le même. Quand vient le moment des hymnes nationaux pour célébrer la meilleure équipe des grandes compétitions, La Marseillaise retentit inlassablement. A Pékin lors des JO (2008), à Zagreb pour le Mondial (2009), à Vienne lors du dernier Euro (2010), les Bleus ont écrit trois des plus beaux chapitres du sport français. Devenue presque invincible, la troupe de Claude Onesta, sélectionneur dont les méthodes sont aujourd'hui louées jusque dans le monde de l'entreprise, excelle d'un point de vue sportif et séduit l'opinion publique par les valeurs qu'elle véhicule. Nikola Karabatic, Thierry Omeyer et Jérôme Fernandez sont désormais des figures emblématiques du sport tricolore. Pas mal pour un sport dont les matches de première division se disputent pour certains dans des gymnases municipaux. Cette aura, les Experts, héritiers des Bronzés, des Barjots et autres Costauds, l'ont acquis au fil des trente derniers mois, la médaille d'or olympique étant le véritable point de départ de cette merveilleuse épopée. En Suède, où est organisé jusqu'au 30 janvier le 22e Championnat du monde, les Français vont tenter de décrocher un quatrième grand titre consécutif. En cas de réussite, ils rejoindront aussi les deux seules nations, la Suède et la Roumanie, à avoir décroché quatre médailles d'or mondiales. Gare à l'Espagne Même s'ils sont depuis 2008 les maîtres de la planète handball, la tâche ne s'annonce évidemment pas simple pour les Tricolores. Car leur suprématie commence à agacer ceux qui sont réduits depuis trois ans à ramasser les miettes. En premier lieu les Croates, victimes des Français lors des deux dernières grandes finales (Mondial 2009, Euro 2010), qui rêvent de prendre une double revanche. Privés de quelques joueurs majeurs, les partenaires d'Ivano Balic, battus par les Bleus le week-end dernier lors du Tournoi de Paris, demeurent toutefois une valeur sûre. Elle n'est pas la seule, et l'Espagne, de retour à un très haut niveau et impressionnante en préparation, la Pologne, l'Islande, l'Allemagne, le Danemark voire la Suède seront des adversaires à ne pas prendre à la légère. Philippe Gardent, l'entraîneur de Chambéry, a pour nous assez bien résumé la situation. "Avec leurs titres de champion olympique, champion du monde et champion d'Europe, la Croatie, l'Espagne et tous les autres veulent battre l'équipe de France." Devenue l'équipe à battre, la France, qui possède encore les meilleures individualités qui savent se mettre au service du collectif, devra à chaque fois faire face à des adversaires surmotivés à l'idée de faire chuter ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle. Versés dans le groupe A, certainement le plus difficile, les Français vont d'abord devoir éviter tout mauvais pas devant la Tunisie et l'Egypte. Ensuite viendra le temps de découvrir le Bahreïn avant les deux grosses affiches du premier tour face à l'Allemagne puis l'Espagne. Dans un système où les trois premiers accèderont au tour principal tout en conservant les points acquis contre les deux adversaires également qualifiés, les coéquipiers de Fernandez n'auront le droit qu'à une seule erreur éventuelle avant de sans doute retrouver l'Islande, la Norvège et la Hongrie (voire l'Autriche) sur la route des demi-finales. Objectif minimum, le dernier carré demeurerait néanmoins un échec en cas d'arrêt avant la finale. Après avoir habitué ses supporters au meilleur, l'équipe de France est contrainte à la perfection pour ne pas décevoir. Pourtant, privés de deux joueurs cadres, Daniel Narcisse l'explosif et Guillaume Gille le gestionnaire, les Bleus partent un petit peu dans l'inconnu sur la base arrière. Charge à William Accambray et Bertrand Roiné, néophytes à ce niveau, mais aussi à Xavier Barachet et Sébastien Bosquet de soulager Karabatic et Fernandez. Autre incertitude, la capacité de Michaël Guigou à revenir à son meilleur niveau, lui qui ne s'entraîne normalement que depuis lundi après avoir été opéré du genou fin novembre pour se faire retirer un morceau de cartilage. En attendant que le Montpelliérain retrouve toutes ses sensations, c'est son coéquipier en club Samuel Honrubia qui débutera sur l'aile gauche où le jeune Arnaud Bingo pourrait se faire remarquer. Pour que la série continue, et pour contrer les velléités adverses, l'équipe de France aura bien besoin de tout le monde.