Rodriguez, la fin des illusions

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François QUIVORON , modifié à
Blessé au poignet dans une chute, Joaquin Rodriguez était tout proche de l'abandon ce mardi lors de la 16e étape du Tour d'Espagne. Le coureur de la Katusha, déjà distancé pour la victoire finale, pourrait bien ne pas voir Madrid. C'est Juan José Haedo (Saxo Bank) qui s'est imposé, après un final déconcertant avec un îlot directionnel placé à 300 mètres de la ligne d'arrivée à Haro.

Blessé au poignet dans une chute, Joaquin Rodriguez était tout proche de l'abandon ce mardi lors de la 16e étape du Tour d'Espagne. Le coureur de la Katusha, déjà distancé pour la victoire finale, pourrait bien ne pas voir Madrid. C'est Juan José Haedo (Saxo Bank) qui s'est imposé, après un final déconcertant avec un îlot directionnel placé à 300 mètres de la ligne d'arrivée à Haro. Le scénario de la Vuelta 2011 n'est pas vraiment celui espéré par Joaquin Rodriguez. Avant le départ de Benidorm, le coureur de la Katusha figurait parmi les prétendants à la victoire finale à Madrid. Son beau succès à Valdenpenas de Jaen, lors de la première semaine, avait renforcé sa position de favori. Mais douze jours plus tard, son rêve de remporter son premier grand Tour s'est brisé, tout comme son poignet gauche, endolori après une chute survenue ce mardi au cours de la 16e étape. Incapable de tenir son guidon correctement, "Purito" a rejoint l'arrivée à Haro entouré de trois de ses coéquipiers, au courage. Mais il pourrait bien ne pas repartir mercredi, trop handicapé par cette blessure, nouvel épisode d'un Tour d'Espagne qui se refuse à lui. Comble de l'ironie, c'est sur les routes de la province de Burgos, dont il avait remporté le Tour début août, que Rodriguez a failli mettre pied à terre. Pris dans une chute collective à 15 kilomètres de l'arrivée, l'Espagnol a eu beaucoup de mal à reprendre la route. Après avoir reçu les soins du médecin de la course, il s'est résolu à rejoindre l'arrivée, à son rythme, comme pour éviter d'avoir à abandonner devant les caméras de télévision. Après des examens complémentaires, il devrait sans doute prendre la décision de quitter la course, à cinq jours de l'arrivée à Madrid. Son Tour d'Espagne s'arrête là, même s'il avait déjà tiré une croix sur la victoire finale après de sérieuses défaillances dans les étapes de montagne et une position au général (23e à 16'16" de Cobo) qui ne l'autorise plus à rêver. Un rond-point sème la pagaille dans le final Si la malchance a poursuivi Rodriguez, la chance a entouré la victoire de Juan José Haedo à Haro. Le sprinteur attitré de l'équipe Saxo Bank sur la Vuelta a bénéficié d'une belle pagaille dans le final de l'étape pour décrocher la plus belle victoire de sa carrière. Un rond-point, placé à 300 mètres de la ligne, a semé la confusion chez les coureurs, certains partant sur la droite, porte de sortie des voitures des directeurs sportifs, alors qu'il fallait se lancer sur la gauche. Peter Sagan (Liquigas), surpris, a bien failli faire un beau tout-droit dans les balustrades. L'écueil figurait pourtant clairement sur le road book transmis à toutes les équipes. Mais le tracé du final est clairement remis en question. Haedo, tout sourire en franchissant la ligne d'arrivée, a devancé deux Italiens, Alessandro Petacchi et Daniele Bennati, qui ne lui ont même pas contesté le sprint. "Je n'ai pas eu beaucoup de chance depuis le début de la course mais là elle a tourné en ma faveur, a reconnu l'Argentin de 31 ans devant la caméra d'Eurosport. Le final était incroyable, j'ai eu la chance de prendre la bonne direction. Ce n'était pas très bien indiqué dans le road book, il n'était pas écrit qu'il fallait passer à gauche." Cette incompréhension a privé l'étape d'un sprint à la régulière. Mais ce n'est pas Haedo qui va s'en plaindre.