Petites déprimes avant les primes

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avec Cyrille de la Morinerie , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Les clubs amateurs destinataires des primes attendent toujours l'argent.

Depuis que Patrice Evra, un soir de défaite face à l'Afrique du Sud, a évoqué l’intention des Bleus de renoncer à leurs primes de la Coupe du monde, on ne cesse de se poser des questions. Vont-ils le faire oui ou non ? Et vont-ils tous le faire ? Et à qui vont-ils donner l'argent ? Désormais, le débat s'est déplacé vers cette ultime interrogation : mais quand vont-ils le donner ? En réalité, la responsabilité en incombe désormais à la fédération française de football (FFF), en accord avec chacun des joueurs. C'est elle qui va redistribuer, essentiellement à des clubs amateurs, les quelque 3 millions d'euros de primes de matches et de droit à l'image promis aux Bleus.

Les joueurs avaient le choix de désigner un club amateur comme bénéficiaire de leurs primes individuelles. Nicolas Anelka et William Gallas ne l’ont pas fait. Le premier a choisi une association caritative et le second, fâché avec la fédé, ne recevra pas le moindre centime. En dehors de ces deux cas particuliers, la plupart des 21 autres joueurs ont choisi de venir en aide financièrement à leur club formateur.

C'est le cas notamment d'Eric Abidal qui a décidé de reverser sa prime au Cascol d'Oullins-Lyon (promotion d'honneur, 9e niveau). Malgré ses 500 licenciés, ce club amateur souffre financièrement, comme beaucoup d'autres. "On a besoin de tout, de matériel, de congèles, de frigos", confie Jean-Claude Quiot, le président du club, au micro d'Europe 1. "J'essaie, dans ma petite tête, de me projeter dans cinq ou dans dix ans et aujourd'hui, c'est sombre". Les 120.000 euros d'Abidal ne seront donc pas superflus.

De l'argent pour acheter... des mini-bus !

Comme le Cascol (club athlétique et sportif des cheminots d'Oullins-Lyon), ils sont quelques clubs en France à attendre ce coup de pouce financier. Dans son édition de mercredi, Le Parisien explique que les clubs bénéficiaires sont souvent demandeurs de... mini-bus. "Non, ce n'est pas du mauvais goût mais une bonne idée", estime le président de la fédération, Fernand Duchaussoy, dans les colonnes du quotidien. La difficulté actuelle des clubs, c'est le transport parce qu'on trouve de moins en moins de dirigeants." Les joueurs du Cascol, par exemple, ne se déplacent plus en bus mais en voitures individuelles.

Mais attention, pour que l'argent soit distribué, les clubs vont devoir avancer un projet solide. "Nous allons examiner les dossiers qui nous seront parvenus pour affecter chaque somme", explique au micro d’Europe 1 le trésorier de la FFF, Bernard Desumer. "Ça dépendra de l'intérêt des projets. Il peut y avoir des progrès aidés à 100.000 euros et d'autres à 10.000 euros." En tout état de cause, cela devrait aller vite. Car les clubs amateurs ne sont pas les seuls impatients dans cette histoire. Le président de la fédération, lui aussi, espère que l'"affaire des primes" sera réglée "d'ici la fin de la saison". On devrait alors avoir les réponses à toutes les questions.