Paris tient sa finale

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Matthieu ABADIE , modifié à
Le Stade Français a battu Clermont (29-25), vendredi, en demi-finale du Challenge européen et s'est qualifié pour la finale de la compétition. Cette rencontre a longtemps été équilibrée, mais a finalement tourné en faveur du club parisien sur des fautes de main clermontoises. Le Stade Français s'offre donc une finale inespérée, où il rencontrera le vainqueur de l'autre demi-finale entre le Munster et les Harlequins.

Le Stade Français a battu Clermont (29-25), vendredi, en demi-finale du Challenge européen et s'est qualifié pour la finale de la compétition. Cette rencontre a longtemps été équilibrée, mais a finalement tourné en faveur du club parisien sur des fautes de main clermontoises. Le Stade Français s'offre donc une finale inespérée, où il rencontrera le vainqueur de l'autre demi-finale entre le Munster et les Harlequins. Le Stade Français, club de tous les paradoxes. Alors que le "bébé" de Max Guazzini a construit sa renommée ces dix dernières années sur des titres et un goût prononcé pour les événements parfois pompeux, c'est au moment où il vit sa plus grosse crise financière qu'il s'offre une finale européenne. Certes, ce ne sera pas le dernier acte de la H-Cup, la grande Coupe d'Europe, mais la finale du 20 mai prochain à Cardiff pourrait, paradoxalement, lui ouvrir les portes de cette même H-Cup, la saison prochaine. Dès lors, la joie sur les visages parisiens au coup de sifflet final est on ne peut plus compréhensible. Pour s'offrir cette finale, les hommes de Michael Cheika auront puisé dans leurs réserves, ainsi que dans les fautes de main clermontoises, en l'occurrence celles de Brent Russell, demi d'ouverture malheureux, directement responsable des deux essais parisiens. Sur deux transmissions mal assurées, une dans chaque période, le Sud-Africain permet à Julien Arias d'abord (22e), puis à Guillaume Boussès (66e) d'aller aplatir entre les perches sans opposition. Deux erreurs énormes, qui à ce niveau se payent, traditionnellement, cash. Ce fut le cas donc vendredi soir sur la pelouse de Charléty, malgré une prestation clermontoise solide, symbolisée par trois essais inscrits signés Pisi (16e), Russell d'une superbe accélération (49e), et finalement Cudmore (77e), qui ramène l'ASM à quatre petits points à trois minutes du terme... La différence, dans cette demi-finale, aura finalement peut-être été faite dans les tentatives au pied des deux buteurs. Si Beauxis aura démontré une belle réussite (cinq pénalités et deux transformations), Morgan Parra aura lui fait preuve d'une inhabituelle fébrilité, manquant deux pénalités et une transformation en seconde période qui coûtent cher à l'arrivée. Beauxis: "Cette finale, ça fait du bien pour le club" "On a su jouer jusqu'au bout, on meurt debout. Ça n'a pas voulu sourire, tant pis, ce sera pour la prochaine fois." A écouter les propos d'Aurélien Rougerie au micro de France 4 à l'issue du match, la déception ne semble pourtant pas immense dans les rangs clermontois. Il faut dire que la saison est loin d'être terminée pour les hommes de Vern Cotter, qualifiés pour la phase finale du Top 14 au contraire de leur adversaire du soir. Un adversaire qui ne cache donc pas son soulagement au coup de sifflet final, à l'image de Lionel Beauxis: " Ce ticket pour Cardiff, ça fait du bien pour le club." Il est vrai que pour le Stade Français, le match le plus dur ne se jouera peut-être pas sur le terrain . Le club a en effet remis son destin entre les mains d'un certain Bernard Laporte, l'ancien Secrétaire d'Etat chargé aux Sports étant chargé de faire jouer ses relations pour trouver des moyens supplémentaires en vue de la saison prochaine. Le club de Max Guazzini a en effet jusqu'au 12 mai prochain pour déposer un dossier recevable aux yeux des instances décisionnelles du rugby français. Soit huit jours avant la finale qu'il vient de décrocher. Une coïncidence qui ne sera finalement pas le premier paradoxe d'un club qui aura décidément vécu une saison bien compliquée.