Panis à Monaco, 15 ans déjà !

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Propos recueillis par Guillaume BARDOU, Br De Sports.fr , modifié à
En mai 1996, Olivier Panis remportait le Grand Prix de Monaco au volant de sa Ligier pour ce qui reste la dernière victoire d'un pilote français en F1. 15 ans après, celui qui se prépare à disputer de nouveau les 24 Heures du Mans sur une Peugeot 908 revient sur cette page d'histoire du sport français et donne son regard sur la F1 d'aujourd'hui.

En mai 1996, Olivier Panis remportait le Grand Prix de Monaco au volant de sa Ligier pour ce qui reste la dernière victoire d'un pilote français en F1. 15 ans après, celui qui se prépare à disputer de nouveau les 24 Heures du Mans sur une Peugeot 908 revient sur cette page d'histoire du sport français et donne son regard sur la F1 d'aujourd'hui. Olivier, 15 ans après cette fameuse victoire à Monaco, gardez-vous toujours un sentiment particulier au moment de revenir en Principauté pour ce Grand Prix? C'est toujours un souvenir particulier, beaucoup de plaisir de retrouver Monaco. C'est vrai que ça fait longtemps, 1996, on a l'impression de parler comme un vieux (rires). Mais c'est toujours sympa, d'une part parce que c'est un circuit atypique, une super ambiance et bien sûr toujours un retour aux sources avec ce souvenir de 1996. Le week-end monégasque avait été fou cette saison là notamment pour vous à l'issue de qualifications difficiles. Sentiez-vous qu'il y avait un coup à jouer malgré votre 14e place sur la grille, quasi rédhibitoire à Monaco ? J'avais été vite aux essais libres, toujours dans les cinq premiers. En qualifications, je rentre dans les quatre premiers avec mon premier train de pneus mais malheureusement le moteur casse derrière. Je devais prendre le mulet mais mon équipier, qui avait cassé sa F1, l'avait déjà prise et est de nouveau sorti. Je n'ai donc pas pu faire la qualification à fond. C'était très frustrant. Mais le dimanche, tout allait mieux avec de bons espoirs d'entrer dans les points... Le dimanche matin, je fais le meilleur temps au warm-up donc je savais qu'on avait un vrai potentiel. On avait une carte à jouer. Je me suis levé le dimanche matin, j'ai dit à Anne : "je sens que je vais faire quelque chose, je ne sais pas pourquoi mais je vais faire quelque chose." Je n'aurais jamais imaginé la victoire bien sûr mais je savais qu'on avait le potentiel pour faire quelque chose. "Le dépassement sur Irvine, un moment magique !" La pluie, en plus, s'en est mêlée... Oui, et j'ai du coup tenté ma chance en doublant, je crois, sept voitures sous la pluie, suivi d'un bon arrêt ravitaillement qui me permet de repartir à la troisième place. J'avais fait un dépassement assez chaud sur Irvine... C'est effectivement l'image de la course que l'on garde, cette audacieuse tentative au virage du Grand Hotel, le plus lent de la saison. Avec le recul, est-ce que ce dépassement a tout débloqué, permis cette victoire ? Ça débloque tout, me permet de revenir aux avant-postes. Il y a eu la réussite aussi, la chance parce que, si normalement, si tu retentes le truc, tu perds l'aileron avant ou quelque chose. Mais c'est passé, c'était évidemment un moment magique. Comme ce tour d'honneur avec le drapeau français. C'est vrai que ça reste une histoire, un moment très sympa... Cette histoire, c'est aussi celle de la dernière victoire française en F1. Vous côtoyez les jeunes pousses en Endurance avec la Peugeot Oreca mais aussi auprès des formules de promotion, croyez-vous à un retour prochain de pilotes tricolores en F1 ? Je suis le GP2 et suis à Monaco avec Charles Pic (pilote engagé en GP2 ndlr) qui a gagné à Barcelone le week-end dernier et qui est un jeune en qui je crois énormément. Il y a aussi Romain Grosjean, Jules Bianchi, Jean-Eric Vergne aussi en Renault 3.5 (avec Red Bull), ils sont aux portes de la F1, il faut arriver à en mettre un minimum en F1 l'année prochaine. On essaye donc de pousser dans tous les sens. Charles a un potentiel incroyable, il faut qu'on continue à le faire progresser et faire de bons résultats en GP2. "Ce qui se passe en F1 est génial" La F1 a évidemment beaucoup changé depuis 1996, quel est votre avis, votre regard sur la F1 2011 et son nouveau règlement ? Le vrai point important, ce sont les pneus. Le Kers, on l'a déjà eu, le DRS (aileron mobile) est un peu nouveau mais je crois que les dépassements sont surtout dus aux pneus, aux circuits. On en a eu beaucoup en Chine, nettement moins à Barcelone. Les pneus font vraiment des courses très sympathiques avec des dépassements, des stratégies poussées, spécifiques. On se plaignait qu'il n y ait pas de dépassements, aujourd'hui, j'entends des gens qui disent qu'il y en a trop. Il faut savoir ce qu'on veut. Je trouve que ce qu'il se passe est génial ! Vettel arrive en force mais n'a jamais gagné à Monaco. Est-ce l'année ou jamais pour lui ou voyez-vous d'autres sérieux prétendants à la victoire dimanche ? Je pense que Fernando est très motivé, très fort. Ici, si même si tu n'as pas la meilleure voiture, mais que tu as confiance en elle et en toi, tu peux faire la différence. Alonso peut être surprenant en qualifications même si les deux Red Bull sont hyper efficaces. Attention aussi à Nico Rosberg qui connait par coeur ici et qui y est toujours très rapide. Ça va être assez ouvert. Évidemment, la place sur la grille sera importante.