NBA : Noah, le nouveau géant

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BASKET - Le pivot des Bulls a réalisé une performance rarissime, jeudi, contre Philadelphie.

Match après match et exploit et exploit, Joakim Noah confirme que sa sélection cette année au All-Star Game n'était pas usurpée. Jeudi soir, face aux Philadelphia Sixers (93-82), le pivot des Chicago Bulls a réalisé une performance étonnante en signant un triple-double (au moins 10 unités dans trois catégories statistiques) avec les points (23), les rebonds (21) et, beaucoup plus rare, les contres (11).

Noah signe 11 contres face aux Sixers :

Noah avait déjà réalisé deux triple-doubles en carrière mais avec points, rebonds et passes décisives. "C'était un tel spectacle", a commenté l'entraîneur des Bulls, Tom Thibodeau. "Quel effort ! Sa détermination du début à la fin du match était tout simplement incroyable."

Du jamais-vu depuis près de 15 ans

Selon ESPN, Noah est devenu le premier joueur depuis le 7 avril 1998 (et le géant de 2,29 m Shawn Bradley) à compiler au moins 20 points, 20 rebonds et 10 contres lors d'une rencontre. La performance de Noah et le goût des Américains pour les statistiques sont tels que l'intérieur des Bulls a même défriché un territoire jusque-là inconnu.

Noah face aux Sixers (930x620)

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Il est en effet le premier joueur depuis 1973-74 (et la prise en compte des contres dans les statistiques) à signer au moins 20 points, 20 rebonds et 10 contres tout en affichant au minimum 65% de réussite aux tirs (66,6% exactement jeudi soir avec 8 réussites sur 12 tentatives). Grâce à ses 11 contres, Noah a égalé le record de la franchise dans cette catégorie et rejoint dans l'histoire Artis Gilmore, qui avait réalisé le même exploit en 1977. "C'est un truc de légende", a assuré son coéquipier Carlos Boozer. "Je n'ai jamais vu un pivot faire ce qu'il a fait."

La meilleure de ses six saisons

Noah au dunk (930x620)

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Drafté par les Bulls en 2007, Noah réalise sa saison la plus accomplie dans l'Illinois. Devenu un élément incontournable de l'équipe (il est passé de 30,4 minutes par match en moyenne l'an dernier à 38,4 minutes cette saison), l'ancien pensionnaire de l'université de Floride a progressé dans toutes les principales catégories statistiques (11,9 points de moyenne, 11,4 rebonds, 4,2 passes décisives, 2,2 contres et 1,3 interception). Mercredi, Noah a également prouvé qu'il avait une belle capacité de réaction après deux matches moyens (8 points à 22% de réussite à Oklahoma City, 9 points et 4 pertes de balle contre Cleveland) et autant de défaites pour les Bulls. Sa performance contre les Sixers a transcendé l'ensemble de ses partenaires. "Quand un joueur produit un tel effort, cela unit et inspire tout le reste de l'équipe", a convenu son coach, enthousiasmé.

Cela a également inspiré le United Center qui a ovationné le dixième contre de "Jooks", synonyme de triple-double, et même scandé "MVP, MVP" (most valuable player, meilleur joueur de la saison), signe que Noah est définitivement entré dans une autre dimension.

En équipe de France en septembre ?

Noah à l'Eurobasket (930x620)

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Il reste désormais à Noah à conserver cet état de grâce pour porter les Bulls, toujours privés de leur franchise player, Derrick Rose, gravement blessé à un genou en avril 2012. Après un mois de février délicat, avec 7 défaites en 12 matches, les Bulls ont glissé à la sixième place de la conférence Est. La saison de Noah fait également naître l'espoir de le voir à nouveau associé à Tony Parker en équipe de France. Après avoir activement participé à la campagne de l'Eurobasket 2011, où les Bleus avaient atteint la finale face à l'Espagne, Noah, touché à une cheville, n'avait pas participé au tournoi olympique, à Londres.

Ce forfait avait eu un goût amer alors que le joueur avait refusé de voir les médecins de la Fédération, soignant sa blessure par naturopathie et ne dissimulant pas vraiment ses sorties en boîte de nuit. En septembre prochain, les Bleus disputeront l'Euro en Slovénie, l'une des dernières possibilités de sacre pour la génération Parker. S'ils pouvaient compter sur un Noah en mode All-Star, cela pourrait évidemment tout changer...