Montpellier en péril

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Régis AUMONT , modifié à
Sensation à Schaffhausen où Montpellier a pris l'eau jeudi soir en huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions. Les champions de France, archi-favoris, ont été punis, et humiliés par moments, sur le terrain du club suisse (26-31). Candidat au Final Four de Cologne, les partenaires de Nikola Karabatic devront relever la tête dans dix jours pour ne pas déchanter.

Sensation à Schaffhausen où Montpellier a pris l'eau jeudi soir en huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions. Les champions de France, archi-favoris, ont été punis, et humiliés par moments, sur le terrain du club suisse (26-31). Candidat au Final Four de Cologne, les partenaires de Nikola Karabatic devront relever la tête dans dix jours pour ne pas déchanter. Comment expliquer l'inexplicable ? Parmi les prétendants avoués au titre européen cette saison, Montpellier a été puni jeudi soir par Schaffhausen (26-31), le petit Poucet avec Sarajevo des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Une défaite de cinq buts inattendue mais qui, vu la physionomie de la rencontre, est un moindre mal pour les champions de France tant l'écart aurait pu être beaucoup plus conséquent avant de retrouver les Suisses dans dix jours à la maison. Hors sujet du début à la fin, écoeurés par les prouesses du fabuleux gardien islandais Björgvin Gustavsson, les hommes de Patrice Canayer étaient encore menés de dix longueurs (19-29) à l'attaque des huit dernières minutes. Moment choisi par les Montpelliérains pour se rebeller et, au courage, ramener l'écart à cinq buts au coup de sifflet final. Un sursaut d'orgueil qui leur sera peut-être salvateur au moment de faire les comptes à l'issue du match retour. Le feu après seulement un quart d'heure... Si Schaffhausen est une équipe capable de coups, comme celui de battre Tchekhov dans l'Eulachhalle de Winterthur lors de la phase de poules, tout laissait croire que Montpellier, habitué à ce genre de rendez-vous et beaucoup mieux armé que son adversaire, allait prendre une option dès ce premier acte. Mais très vite mis en difficulté, le MAHB a perdu le fil de son match dès les premières minutes. Après moins d'un quart d'heure de jeu, Patrice Canayer, stupéfait de la passivité de ses joueurs, posait déjà un temps-mort qui en disait long sur les difficultés héraultaises. Et pendant que le Slovaque Peter Kukucka et l'Estonien Mait Patrail laissaient parler leur talent, les Montpelliérains pataugeaient, multipliaient les pertes de ballon, et rentraient aux vestiaires avec un gros coup sur la caboche (11-17). Le pari de Patrice Canayer d'installer Michaël Guigou au poste de demi-centre, pour pallier l'absence de William Accambray sur la base arrière, n'a pas été couronné de succès. D'autant que Nikola Karabatic et Vid Kavticnik, positionnés autour de l'habituel ailier pour jouer les artificiers, ont connu les pires difficultés face à la défense suisse. Sans parler de la très grande performance de Gustavsson dans sa cage (20 arrêts), le portier parvenant tour à tour à dégoûter la quasi-totalité des tireurs montpelliérains. Le baroud d'honneur héraultais sur la fin, initié par Karabatic avec l'aide de Florent Joli, titularisé pour son premier match depuis son opération du genou il y a dix mois, a finalement permis au club français d'éviter une catastrophe. Remonter cinq buts face à Schaffhausen à l'Arena n'a somme toute rien d'irréalisable. Mais il faudra pour cela retrouver les vertus d'une équipe capable depuis quelques semaines du meilleur comme du pire.