Monfils en souffrance

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Régis AUMONT , modifié à
Perturbé par des soucis d'ordre personnel, Gaël Monfils a su en faire fi à l'occasion de ses deux premiers matches à Wimbledon. Mercredi, sans flamber, le Français a rejoint le troisième tour des Internationaux de Grande-Bretagne grâce à une victoire sur le Slovène Grega Zemlja (4-6, 6-3, 6-3, 7-6). Il y retrouvera Lukas Kubot et non le canonnier Ivo Karlovic...

Perturbé par des soucis d'ordre personnel, Gaël Monfils a su en faire fi à l'occasion de ses deux premiers matches à Wimbledon. Mercredi, sans flamber, le Français a rejoint le troisième tour des Internationaux de Grande-Bretagne grâce à une victoire sur le Slovène Grega Zemlja (4-6, 6-3, 6-3, 7-6). Il y retrouvera Lukas Kubot et non le canonnier Ivo Karlovic... C'est normalement à Roland-Garros que Gaël Monfils a l'habitude d'arriver un petit peu dans l'expectative, la faute à des blessures récurrentes (genou, poignet). Cela s'est encore vérifié cette année en raison d'une allergie découverte à Madrid qui a plombé sa préparation. A Wimbledon, qu'il dispute pour la cinquième fois chez les professionnels, le Français aussi n'est pas à cent pour cent. Mais, cette fois, son physique n'en est pas la cause. La «Monf» a appris en fin de semaine dernière que son ami et ancien kiné Philippe Manicom, atteint d'un cancer depuis plusieurs mois, a été plongé dans le coma en raison de ses douleurs. Evidemment difficile de n'avoir la tête qu'au tennis en de pareilles circonstances. Alors, depuis le début du tournoi, Monfils alterne le bon et le franchement moyen, avec des sautes de concentration dont il est déjà familier mais parfois plus grossières encore que d'habitude. Au premier tour il s'en était sorti sans laisser de set à l'Allemand Bachinger, mercredi il n'a pas réussi le même sans-faute face au modeste Grega Zemlja, 157e mondiale et admis dans le grand tableau qu'au bénéfice des forfaits de dernière minute. Le temps d'entrer dans le match que la première manche avait déjà filé sous le nez du Parisien (4-6). Heureusement pour lui, cette perte du premier set lui servait d'électrochoc. Sans faire d'éclats, le n°1 français s'appliquait à ne pas faire trop de fautes, ce qui suffisait pour récolter bon nombre de points. Les deuxième et troisième sets en poche (6-3, 6-3), Monfils refaisait le coup des montagnes russes dans le quatrième. Deux breaks, au troisième et septième jeux, auraient dû lui permettre de s'éviter des frayeurs. Mais trop inconstant, le protégé de Roger Rasheed dilapidait par deux fois son avance jusqu'à être poussé dans un tie-break crucial. A 5 points à 6, c'est d'un ace qu'il écartait une balle de cinquième manche. Et c'est aussi d'un ace qu'il mettait un terme à la rencontre sur sa deuxième balle de match (7-6 [7]). Pointant son doigt vers le ciel, comme pour l'implorer d'aider son ami, Monfils rejoignait sa chaise avec en poche sa qualification pour le troisième tour. Un stade qu'il n'a jamais dépassé à Wimbledon, mais la perspective d'y retrouver Lukas Kubot, tombeur du géant Ivo Karlovic, doit lui donner de l'espoir et un peu de baume au coeur.