Lorient, s'en sortir par le jeu

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Thomas SINIECKI , modifié à
Bouté hors de la première moitié de tableau lors de la dernière journée la saison passée, Lorient avait surtout laissé filer la qualification pour la Ligue Europa après avoir longtemps tourné autour de la sixième place. Suite aux départs de Kevin Gameiro, Morgan Amalfitano et Jérémy Morel, les Merlus vont devoir repartir de l'avant avec les moyens du bord, mais surtout avec des convictions jamais démenties dans le jeu.

Bouté hors de la première moitié de tableau lors de la dernière journée la saison passée, Lorient avait surtout laissé filer la qualification pour la Ligue Europa après avoir longtemps tourné autour de la sixième place. Suite aux départs de Kevin Gameiro, Morgan Amalfitano et Jérémy Morel, les Merlus vont devoir repartir de l'avant avec les moyens du bord, mais surtout avec des convictions jamais démenties dans le jeu. LA SAISON DERNIERE Longtemps dans les clous pour décrocher une qualification en Ligue Europa, les Merlus ont loupé le coche en se prenant les pieds dans le tapis lors des dernières journées de championnat. Emmené par un des duos de Ligue 1 les plus explosifs, Kevin Gameiro et Morgan Amalfitano, le FCL a ravi les observateurs. Comme souvent, Lorient a proposé un des plus beaux jeux de l'élite, peut-être le plus chatoyant derrière Lille. Au début du mois de mai, les Bretons occupaient encore la sixième place, une position qui a finalement qualifié Rennes en C3. Trois défaites et deux nuls plus tard, les hommes de Christian Gourcuff - peut-être perturbés par les rumeurs de départ autour de leurs vedettes (Gameiro est finalement parti au PSG, Amalfitano à l'OM) - ont échoué au pied de l'Europe. LE RECRUTEMENT Recruter malin pour recruter bien. Tel semble être le leitmotiv des Lorientais, qui ont récupéré la coquette somme de 11 millions d'euros avec la vente de Kevin Gameiro au PSG, et 2,5 millions grâce au transfert de Jérémy Morel à l'OM. Moins de chance en revanche pour Morgan Amalfitano, parti libre sur la Canebière. Dans l'autre sens, les Merlus n'ont eu à payer que 2 millions d'euros pour Mathieu Coutadeur, en provenance de Monaco. Jérémie Aliadière, Julien Quercia (Auxerre), Lucas Mareque (Independiente) et Pedrinho (Academica Coimbra) n'ont pas coûté le moindre centime, ce qui laisse encore une marge substantielle à Lorient pour attirer d'autres recrues. Et même si les trois départs ne seront pas évidents à compenser, les perspectives sont intéressantes. LE JOUEUR A SUIVRE Plus qu'une relance, c'est peut-être une deuxième vie qui démarre pour Jérémie Aliadière. Touché au genou à la fin de son contrat à Middlesbrough, en 2010, l'ancien Gunner devait rejoindre West Ham, mais est finalement resté au placard. "Je viens de passer l'année la plus dure de ma carrière, a avoué le milieu de terrain à Ouest-France. Je ne savais plus trop si j'avais envie de faire les efforts pour revenir et rejouer au football. J'ai vraiment envisagé d'arrêter." Après 12 ans passés en Angleterre, Aliadière, qui n'a jamais réussi à percer outre-Manche, s'est donc décidé à revenir en France. Eternel espoir du football français et d'Arsenal, qui l'a prêté de 2005 à 2007 après l'avoir laissé en équipe réserve, le natif de Rambouillet atteint l'âge de maturité, du haut de ses 28 ans. Reste à prouver qu'il peut enfin percer. L'ENTRAINEUR Symbole de son club, Christian Gourcuff devient le Guy Roux de Lorient. L'entraîneur des Merlus va entamer sa 23e saison à la tête du club, la 9e de suite après un intermède de deux saisons, à Rennes en 2001-2002 puis à Al-Gharafa en 2002-2003. Auparavant, Gourcuff avait déjà officié de 1991 à 2001, et réussi à faire passer le FCL de National en première division. Mieux encore, de 1982 à 1986, le Breton avait réussi à emmener Lorient de Division d'Honneur jusqu'en deuxième division. Gourcuff aime son club, où il a aussi joué, et où il est habitué à révéler des talents pour les laisser filer ensuite. Attaché au jeu court, le technicien est optimiste. "Je ne sais pas si j'ai déjà vécu par le passé une intersaison aussi maîtrisée", indiquait-il ainsi fin juin. Comme quoi, avec le temps, on s'énerve moins... L'OBJECTIF Tranquille comme Lorient. S'ils pratiquent un des plus beaux jeux de Ligue 1 depuis leur retour parmi l'élite il y a cinq saisons, les Merlus demeurent souvent éloignés des projecteurs. A l'image de la fin de l'exercice précédent, les hommes de Christian Gourcuff manquent encore du dernier coup de rein pour décrocher une qualification européenne. Probablement une question de moyens... Pour autant, le président Loïc Féry déclarait, lors de la reprise, vouloir "continuer à progresser et à s'ancrer dans le top 10 de la Ligue 1". Un top 10 où les Bretons ont terminé à trois reprises lors des quatre dernières saisons. Régulier dans ses intentions de jeu comme dans son classement, le FCL veut simplement poursuivre son chemin sans faire de vagues. LE PRONOSTIC DE LA REDAC Pour Lorient, tout dépendra de la capacité à digérer les trois départs conjugués de Kevin Gameiro, Morgan Amalfitano et Jérémy Morel. La saignée n'est pas anodine, et les arrivées de Jérémie Aliadière, Mathieu Coutadeur et Lucas Mareque ne suffisent pas, sur leurs seuls noms, à rassurer les supporters des Merlus. Les bases du jeu léché de Christian Gourcuff devront être immédiatement intégrées par les recrues et l'alchimie devra prendre. Toutefois, le FCL est un club plutôt habitué à ce genre de mésaventures chaque été, et l'environnement ne devrait donc pas s'en trouver perturbé. Christian Gourcuff s'est montré particulièrement confiant, et rien ne dit que les Lorientais ne joueront pas encore une fois les trouble-fête. Les bases sont solides, et le top 10 envisageable.