Lorenzo ne fanfaronne pas

  • Copié
MICHAEL BALCAEN , modifié à
Le champion du monde 2010 débute la saison ce week-end au Qatar avec un double sentiment très présent. En effet, Jorge Lorenzo se sent évidemment tout heureux de débuter avec le numéro 1 mais il est également pleinement conscient que sa Yamaha n'a pas été aussi rapide que certaines de ses rivales durant les essais hivernaux. Il ne s'attend donc pas à jouer les premiers rôles en tout de début de saison.

Le champion du monde 2010 débute la saison ce week-end au Qatar avec un double sentiment très présent. En effet, Jorge Lorenzo se sent évidemment tout heureux de débuter avec le numéro 1 mais il est également pleinement conscient que sa Yamaha n'a pas été aussi rapide que certaines de ses rivales durant les essais hivernaux. Il ne s'attend donc pas à jouer les premiers rôles en tout de début de saison. Une nouvelle vie débute pour Jorge Lorenzo. Champion du monde en titre, l'Espagnol est également devenu l'unique leader de l'écurie Yamaha depuis le départ chez Ducati de Valentino Rossi. Débarrassé de l'Italien en course, il n'en récupère pas moins la lourde tâche du développement de la M1. Et de ce point de vue, les retours exceptionnels d'Il Dottore vont forcément manquer à Yamaha. Un mal pour un bien pour un Lorenzo qui n'est plus le premier venu, et qui va désormais faire équipe avec un Ben Spies aux dents longues. Malgré ses ambitions élevées, le champion du monde n'est pas dupe quant au niveau actuel de sa moto, il s'est régulièrement plaint du moteur et sait que, de ce point de vue, ses voeux ne seront pas exaucés dès la première course. "La nouvelle saison va débuter et je suis fier d'étrenner le numéro 1. La moto s'est améliorée à chaque fois depuis le premier test mais on peut encore progresser. Je me suis entraîné dur tout l'hiver pour être prêt et je suis excité à l'idée que ça commence", explique-t-il. De fait, l'excitation de la course sera la bienvenue même si tout le monde au sein de l'équipe semble conscient des difficultés actuelles. "On se trouve dans la même position que l'an dernier au Qatar avec 0 point au championnat. L'an dernier Jorge avait commencé la saison blessé. Cette fois, il est champion du monde et physiquement prêt. Les rivaux ont été très rapides durant les tests donc à mes yeux, il va débuter sans pression", plaide en effet Wilco Zeelenberg, le team manager de l'équipe. Loin sur un tour mais pas en course ? Pour exemple, lors des derniers essais hivernaux, à Losail, Ben Spies a signé le 3e temps en 1'56"294 tandis que Jorge Lorenzo finissait avec le 7e temps global en 1'56"707 à une seconde pleine des Honda de Stoner et Pedrosa. Un écart certain qui n'est pas forcément significatif de ce qui va se reproduire sur la distance d'une course. "Dani (Pedrosa) est prêt et je crois que la Honda fonctionne enfin très bien mais Lorenzo sera fort. La Yamaha n'est pas aussi efficace en essais que la Honda mais elle le sera en course", plaide Alex Criville dans les colonnes de Marca. Moins rapide sur un tour, Lorenzo reste redoutable de régularité sur les longs runs. Et puis, il n'est pas obnubilé par le premier rendez-vous de la saison: "On est un peu en retrait mais après les premières courses, on espère des améliorations." D'ici là, il devra composer avec un Dani Pedrosa plus motivé que jamais et avec un Valentino Rossi qui n'a pas encore totalement relancé Ducati mais qui n'attend qu'une chose: s'offrir son ancien coéquipier. Avant de le faire en piste, il l'a fait à la télévision italienne en déclarant: "Il est grand parce qu'il est capable de mettre tout le monde d'accord. On le trouve tous antipathique. Je ne dis pas qu'il est intelligent car c'est une phrase très forte mais il est malin. [...] Je ne voulais pas lui montrer tous mes trucs." Jorge Lorenzo sait évidemment à quoi s'en tenir. Il est champion du monde et, n'en déplaise à Wilco Zeelenberg, il aura forcément la pression.