Les Peyron font valoir leur "Energy Team"

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M.J. , modifié à
On connaît désormais qui se cache derrière le patronage prestigieux du Yacht Club de France: Energy Team, qui n'est autre que le projet des frères Peyron. S'il a obtenu le sésame de challenger officiel pour la 34e Coupe de l'America, ce défi est encore loin d'être finalisé. Bruno Peyron a présenté ce mercredi les premiers contours de cette équipe.

On connaît désormais qui se cache derrière le patronage prestigieux du Yacht Club de France: Energy Team, qui n'est autre que le projet des frères Peyron. S'il a obtenu le sésame de challenger officiel pour la 34e Coupe de l'America, ce défi est encore loin d'être finalisé. Bruno Peyron a présenté ce mercredi les premiers contours de cette équipe. En conviant la presse ce mercredi matin avenue Foch, le Yacht Club de France était resté discret sur l'objet de cette conférence. Bruno Peyron a levé le suspense, présentant le défi "Ernergy Team", projet qu'il défend avec son frère Loïck. En l'absence de son cadet, engagé sur la Barcelona World Race au côté de Jean-Pierre Dick, c'est entouré de Philippe Court et Richard Worth, respectivement Président du Yacht Club de France et de l'America's Cup Race Management (ACRM), organisateur de l'événement, que l'ainé des Peyron a présenté les contours de ce projet, porté par le très select cercle nautique, pour les deux prochaines éditions de la Coupe de l'America. Déjà inscrit officiellement comme challenger pour la 34e Coupe de l'America, programmée en 2013 à San Francisco, "Energy Team" a signé un accord d'exclusivité avec le chantier Multiplast de Vannes pour la construction de son catamaran AC72, dont la livraison est d'ores et déjà prévue en avril 2012. Le "petit frère" de l'AC72, l'AC45 débarquera, lui fin mars. L'idée est qu'il soit près dès le retour de Loïck, afin de débuter à Auckland la phase d'entraînement. Des nouveaux bateaux et une formule neuve qui ont convaincu ces véritables spécialistes dun multicoque de prendre part à la compétition. "Avant je considérais que l'événement était invendable. Mais avec la nouvelle formule on va passer de trois semaines de régates à trois ans" se félicite ainsi Bruno, responsable de la partie managériale du projet. Avec quel budget ? Une visibilité beaucoup plus importante donc, qui devrait permettre d'attirer les partenaires. La course contre la montre a commencé. "On est vraiment dans le timing", rassure Bruno Peyron, qui n'attendait pas un engagement acté d'éventuels partenaires sur de tels niveaux d'investissement après seulement douze semaines de discussion. Pour espérer remporter l'Aiguière d'argent, les fonds nécessaires ont été évalués à une somme comprise entre 60 et 75 millions d'euros. A déchiffrer ses dires, Peyron s'orienterait vers un triple partenariat. Rien d'officiel cependant. Dommage... Et même inquiétant à quelques semaines de la confirmation des engagements. "La vraie difficulté c'est la possibilité de réunir les budgets et de les mobiliser assez tôt", confie en connaisseur Jean-Pierre Champion, le président de la Fédération française de voile qui a misé sur Aleph, le défi défendu par Bertrand Pacé et Alain Gautier, lancés plus tôt dans la course, en leur offrant le label "équipe de France". "Mais il n'y a pas d'équipe de France en Coupe de l'America", a cru bon de répéter à deux reprises Peyron, qui a échoué dans sa quête de réunir les forces vives de la voile française autour de son projet. Avec Aleph d'un côté et All4One, le projet franco-allemand de Stéphane Kandler, de l'autre, "Ernergy Team" va devoir jouer des coudes pour tirer son épingle du jeu sur un marché hexagonal très limité, crise oblige. Cette incertitude liée au bouclage de son budget invite Peyron à la prudence concernant la composition de son équipe qui prendra ses quartiers à... La Baule, fief des Peyron. Lesquels peuvent toutefois se targuer d'avoir réuni autour de leur nom Yann Guichard (barreur), lâché par le Gitana Team avant de retrouver la barre d'un Ectrême 40 sous les couleurs d'Alinghi pour cette saison, Thierry Fouchier (cellule performance), seul Français à avoir remporté l'America's Cup avec BMW Oracle Racing en tant que régleur de l'aile, ou encore Jean-Christophe Mourniac (cellule performance), grand habitué de la Coupe de l'America. La flotte à disposition d'Energy Team est elle beaucoup large avec quatre Class A, quatre F18, un D35, un X40, un G-Class (l'ex-Orange II), deux AC45 et deux AC72... plus quatre "F25", à savoir la réplique à l'échelle 1/3 des AC72 qui seront utilisés pour l'America's Cup, à disposition. Reste à finaliser le budget et à boucler l'équipage...