Le mea culpa de Blaquart

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Thomas PISSELET , modifié à
Près d'une semaine après avoir été suspendu de ses fonctions dans l'affaire Mediapart, François Blaquart a admis ce vendredi sur RTL que le mot "quota" était une "erreur" et qu'il l'avait employé "de manière maladroite". Le directeur technique national a aussi tenu à dédouaner le sélectionneur de l'équipe de France, Laurent Blanc.

Près d'une semaine après avoir été suspendu de ses fonctions dans l'affaire Mediapart, François Blaquart a admis ce vendredi sur RTL que le mot "quota" était une "erreur" et qu'il l'avait employé "de manière maladroite". Le directeur technique national a aussi tenu à dédouaner le sélectionneur de l'équipe de France, Laurent Blanc. Plutôt discret depuis une semaine, et sa suspension à titre conservatoire de son poste de directeur technique national, François Blaquart est sorti de son silence, ce vendredi sur les ondes de RTL. L'affaire des quotas ethniques, révélée par le site Mediapart, lui a déjà coûté cher, professionnellement et humainement, et le DTN a tenu à faire son mea culpa. Selon lui, le mot "quota", qu'il a lui-même employé lors de la réunion du 8 novembre dernier entre différents cadres de la FFF, était une "erreur" et il l'a utilisé "de manière maladroite". Pas sûr que Chantal Jouanno et Fernand Duchaussoy, qui ont chacun de leur côté mis en place une commission d'enquête, soient sensibles à ces aveux. Mais François Blaquart, visiblement touché par cette polémique autour des joueurs binationaux, ne veut pas qu'elle prenne plus d'ampleur. "Toutes ces idées ont été balayées aussi vite qu'elles ont été prononcées, a-t-il ainsi minimisé. On avait un problème, on a voulu en parler. La discussion était libre et elle n'était pas censée être enregistrée et diffusée au monde entier. Je pense que si on enregistrait tout ce qu'il se passe dans les comités de rédaction ou dans les réunions, on serait surpris..." Laurent Blanc n'aurait pas entendu le mot "quota"... Comme tout le monde, François Blaquart se demande à qui profite cette affaire à moins d'un mois de l'élection du nouveau président de la "3F". Car, rappelons-le, l'auteur de l'enregistrement de cette tristement fameuse réunion, Mohamed Belkacemi, l'a remis à ses supérieurs dès le lendemain et n'est donc pas la taupe qui a vendu la mèche à Mediapart. "Je ne suis pas fier, j'ai même une grande honte de voir ces termes être sortis et attachés à mon nom, à celui de Laurent Blanc et des autres acteurs, a-t-il regretté. Mon souci est que la vérité soit établie, ça me parait essentiel, et que mon honnêteté soit retrouvée." Celle du sélectionneur de l'équipe de France, critiqué de toutes parts depuis plusieurs jours, est également mise à rude épreuve. Mais le directeur technique national a tenu à dédouaner Laurent Blanc. "Je peux comprendre, étant donné qu'il (le mot quota) n'a été qu'utilisé qu'une seule fois - je reconnais de manière extrêmement maladroite - que Laurent ne l'ait pas entendu, a-t-il affirmé. C'était une discussion très, très passionnée qui n'a duré que vingt minutes dans une réunion de trois heures." Dans l'attente des conclusions de l'enquête, François Blaquart fait donc profil bas et ne s'accrochera pas à son poste. "Qu'on me coupe la tête, c'est ma deuxième préoccupation, a-t-il poursuivi. La première, c'est retrouver mon honneur. C'est capital. Je veux pouvoir regarder les gens en face. Je ne reprendrai pas ce poste si je n'étais pas complètement lavé de cette histoire. J'ai honte de ce qu'est mon football, honte de ce qu'on en fait et honte de ce qu'on a voulu véhiculer sur ma propre personne."