Le maire de Rio allume "ses" Jeux

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avec AFP , modifié à
JEUX OLYMPIQUES - Eduardo Paes a estimé qu'il était "honteux" que le Brésil organise les JO.
Eduardo Paes (930x1240)

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La déclaration. "C'est une honte que le Brésil accueille les Jeux olympiques." Hors contexte, la phrase prononcée par le maire de Rio, Eduardo Paes, dans le cadre d'un entretien qui doit être diffusé vendredi sur la chaîne ESPN, a de quoi surprendre. Le premier édile de la ville, choisie pour accueillir les Jeux olympiques en 2016, estime que son pays n'a pas les compétences requises pour assurer l'organisation d'un tel événement planétaire. Paes a notamment regretté le manque de changement à la tête des autorités sportives de son pays : "c'est un scandale, une honte, la manière dont les choses fonctionnent. Il est difficile d'administrer le sport au Brésil avec la qualité des dirigeants en place (...) Ils restent (en place) à vie." Paes en a rajouté une petite couche à l'évocation du devenir des installations sportives. Selon lui, Rio bénéficiera certes d'un "legs", mais il a ironisé en déclarant ne pas savoir si ces équipements "se convertiront en lieux où les dirigeants placent leur cousine au bar"...

La querelle. Dans ses déclarations, Paes oppose son travail à celui de l'Etat. "Nous devons prendre soin de l'héritage des Jeux olympiques dans la ville, le gouvernement fédéral est celui qui doit mettre en place une politique sportive", insiste-t-il. "Ce n'est pas le rôle de la mairie de payer (les sportifs) de haut niveau, mon rôle réside dans l'universalisation de la pratique sportive : ville olympique et éducation physique dans les écoles." Paes, élu en 2008 et réélu en 2012, a en grande partie bâti sa popularité à Rio sur sa politique de grands travaux d'infrastructures pour le Mondial 2014 et les JO 2016, ainsi que sur la pacification des favelas qu'il mène progressivement main dans la main avec le gouverneur de l'Etat de Rio, Sergio Cabral.

Stade de Rio (930x620)

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Le contexte. Ces déclarations de Paes surviennent deux mois après des manifestations massives en juin, principalement à Rio et Sao Paulo, notamment pour critiquer les sommes pharaoniques englouties dans la rénovation des stades en vue de la Coupe du monde et la corruption au sein des élites du pays. Comme certains des manifestants avant lui, Paes s'en est pris à la Fédération internationale de football (Fifa), organisatrice de la compétition, en signalant que celle-ci se souciait "seulement des stades" et non de l'avenir des aménagements dans les 12 villes hôtes du Mondial, dont Rio fait partie avec le Maracana.